Annales des Mines (1878, série 7, volume 13) [Image 132]

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ÉLOGE DE GABRIEL LAMÉ,.

pure ne reçoit auces questions subtiles où la physique pourquoi ce désir si cune utilité immédiate, demanderont précision la loi des curieux de calculer jusqu'à la dernière irréalisables, il faudrait températures dans des conditions le mérépéter la belle et profonde réponse de Leibnitz Cela est moire de Lamé perfectionnait l'art d'inventer. pour la nouvrai à la lettre.. Admiré, il y a quarante ans, mémoire sur les surfaces veauté de la méthode, le beau classique, et isothermes est aujourd'hui un chef-d'oeuvre enseigne et organise les coordonnées curvilignes dont il.

depuis, ont l'emploi, armes puissantes et souvent éprouvées triomphé sur toutes les voies de la science. immédiats ne lui firent pas défaut Les applaudissements méthode vinrent, en les et les rapides succès de la féconde et justifiant, en relever singulièrement le retentissement l'éclat. M. Liouville, en réimprimant avec empressement

journal, en le mémoire de Lamé pour les lecteurs de son Jacobi, signalait chaleureusement l'importance. L'illustre surpassé en aucun, dont le génie mathématique n'a été à l'une de ses découtemps, ayant donné pour fondement employées par Lamé, en prenait vertes les transformations la méthode, un, occasion pour .saluer, dans l'inventeur de M. Chasles obtedes mathématiciens les plus pénétrants. étudiée de nait, en la transportant à la théorie si souvent des rél'attraction des ellipsoïdes, des démonstrations et génésultats, admirés comme un modèle d'élégance et de ralité. l'hisM. Liouville, après avoir rappelé, en esquissant les protoire de la théorie de l'équilibre des mers, que « accessibles au, grès continus de l'analyse rendent souvent

l'on avait, bout d'un temps très-court les problèmes que insolubles.» , déclaau premier aperçu, regardés comme devant l'Académie la lecture de son,

rait, en terminant

propre mémoire, que, « en ayant recours à certaines: foncM. Lamé, à tions heureusement introduites en analyse par

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l'occasion d'un problème relatif à la théorie de la chaleur, il avait réussi, en quelque sorte, à ajouter un chapitre nouveau à la mécanique céleste n. M. Kirchoff à son tour, en étudiant le mouvement de l'électricité dans une plaque conductrice, retrouvait, en changeant seulement la signification des lettres, les formules données par Lamé. Lamé

enfin, persévérant dans sa propre voie, y rencontrait, comme corollaire étroitement uni à l'étude de la chaleur, la grande théorie qui, vingt ans avant, avait immortalisé

le nom d'Abel et commencé la gloire de Jacobi. Si, franchissant enfin plus de quarante années, nous ouvrons les Comptes rendus des séances de Académie des sciences pour le second semestre de 1877, nous y trouvons deux beaux mémoires, l'un clans lequel M. Hermite généralise l'étude d'une équation dont l'intégration, dans un

cas particulier, a été « l'une des plus belles découvertes auxquelles est attaché le nom de Lamé » , l'autre de l'émi-

nent géomètre italien, M. Brioschi, intitulé : Sur l'équation de Lamé. Aux yeux de Lamé, la science était une et les rapprochements, même dans les seules formules, entre des théories encore distinctes, étaient l'indice certain d'une doctrine plus générale qui doit un jour les embrasser toutes. La distinction entre les mathématiques pures et les ma-

thématiques appliquées était, à ses yeux, dangereuse et fausse.

Le progrès de l'analyse, suivant lui, doit toujours, en effet, tendre aux applications, naître à leur occasion, les annoncer quelquefois, sans pouvoir, dans la marche nécessaire de la science, les devancer de beaucoup. La rénovation de la physique devait être infailliblement l'ceuvre glorieuse de la géométrie et, si l'expérience doit conserver l'avantage d'être la seule base solide de toute vérité physique, le raisonnement et le calcul, en s'appuyant sur elle, s'élèvent plus haut et portent plus loin. Ils ne