Annales des Mines (1878, série 7, volume 13) [Image 103]

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INDUSTRIE MINIÈRE ET MÉTALLURGIQUE

Les frais par jour s'élèvent, y compris le loyer, le charbon, les produits chimiques, les réparations et l'intérêt de l'argent investi, à 459 francs, qui, répartis sur 7 tonnes, donnent une moyenne de 65r,(30 par tonne traitée.

2° Stewart Situer Mill, Georgetown, comté de Clear Creek. Capacité, 12 tonnes. Minerais, blendes et galènes argentifères du comté de Clear Creek, tenant moins de 20 p. 100 de plomb.

En 1874, cette usine traitait encore par amalgamation au pan le minerai préalablement grillé avec sel. M. J. O. Stewart reconnut que ce procédé donnait, avec les minerais de Georgetown du moins, un rendement fort peu satisfaisant. L'argent, après le grillage avec

sel, se trouve à trois états principaux : de chlorure, d'oxyde grillé et non chloruré, de sulfure inattaqué. Les proportions relatives de ces trois éléments varient suivant la nature. du minerai et la finesse du bocardage; elles sont en moyenne et en chines ronds, avec un bocardage soigné, de 10, 20, 70. Or, le mercure n'attaque que le chlorure d'argent (ainsi que le peu de sulfate d'argent qui se trouve dans le minerai grillé avec sel) : d'où un rendement de 7o p. 100 environ. L'argent à l'état d'oxyde et de sulfure ne s'amalgame pas

et part dans les tailings ou résidus du settler, lesquels tiennent dans tel cas jusqu'à 27 ozs. à la tonne (1 p. .000) (*). On devait obtenir un meilleur rendement à l'amalgamation en poussant plus loin lachloruration du minerai, imparfaitement chloruré par le grillage avec sel. A cette fin, l'emploi des composés solubles du cuivre était indiqué. Il est reconnu que les solutions de protochlorure et de chlorure de cuivre dans l'eau salée effectuent à une température convenable la chloruration des sulfures et arséniures d'argent, ou du moins les rendent susceptibles dune amal-

gamation prompte et rapide. C'est la base du procédé du patio mexicain et de ses variantes, ainsi que du procédé Washoe appliqué aujourd'hui sur une si vaste échelle au Nevada et dans tout l'Ouest des États-Unis.

La dissolution neutre de protochlorure de fer (FeC1) et de sel marin, connue sous le nom de liqueur Hunt et Douglas et appliquée depuis peu dans l'Est des Etats-Unis au traitement des minerais de (*) Dans les usines où l'on applique le procédé de Reese River, on fait généralement, après le grillage avec sel, une prise d'essai, que l'on traite par l'hyposulfite de soude, lequel dissout le chlorure ainsi que l'oxyde libre d'argent, soit go p. too et au delà de l'argent du lainerai ; il ne faut pas confondre, comme on le fait souvent, ce rendement à l'essai avec le rends ment à l'amalgamation.

DU COLORADO (ÉTATS-UNIS).

193 cuivre par voie humide (*), donne facilement et économiquement,

avec tout minerai contenant des carbonates, oxydes, ou sulfures grillés de cuivre, une solution de protochlorure de cuivre (Cu2C1) et de chlorure de cuivre (CuC1). On sait que les solutions de chlorure de cuivre sont décomposées par les carbonates de chaux et de magnésie (à la température de Go') et par les oxydes de zinc et de plomb de certains minerais; d'où la formation d'oxychlorures de cuivre insolubles, qui n'agissent pas sur l'argent des minerais et attaquent le mercure lors de l'amalgamation : la liqueur Hunt et Douglas, grâce au protochlorure de fer en excès, dissout les oxychlorures éventuellement produits. Par contre, la liqueur Ilunt et Douglas, à cause du protochlorure de cuivre dissous dans le sel marin, tendrait à absorber rapidement l'oxygène de

d'où la

formation, d'une part, de chlorure et des mêmes oxychlorures de cuivre; de l'autre, de perchlorure de fer faisant perdre au bain sa (") Le procédé Hunt et Douglas, nouvelle méthode Ide traitement des minerais de cuivre par voie humide, a été décrit clans le Bulletin de l'Association amicale des anciens élèves de l'École des mines de Paris (décembre 1876). La liqueur Hunt et Dunglas est une dissolution aqueuse et neutre de protochlorure de fer (FeCI) et de sel marin. En digestion avec elle, la plupart des composés oxydés du cuivre se convertissent en un mélange de protochlorure

(COCU et de chlorure (CuCl) de cuivre, qui sont dissous tous deux, le premier grâce au sel marin, tandis qu'une quantité correspondante de fer se précipite à l'état de peroxyde hydraté insoluble. Le cuivre dissous est ensuite précipité au moyen de fer métallique, qui reproduit ainsi le protochlorure de fer d'abord décomposé. La liqueur régénérée peut traiter un nouveau lot de minerai, et ainsi de suite, le seul réactif consommé étant, en principe, du fer métallique. Cette consommation est d'ailleurs considérablement réduite par ce fait que le cuivre dissous dans la liqueur Hunt et Dunglas se trouve en partie à l'état de protochlortue et ne demande que 45 p. 'Go de fer pour se précipiter, tandis qu'il en exige 90 p. ion à l'état de chlorure. Si le minerai primitif contient s d'oxyde de cuivre (CuO) pour s d'oxydule (Cu20), les réactions du protochlorure de fer sur ces oxydes les transformeront intégralement en protochlorure. Si tout le cuivre du lainerai est peroxydé, il s'en trouvera, après digestion dans la liqueur II. et D., un tiers à l'état de chlorure et deux tiers de pretochlorure; dans ce cas, il parait qu'en pratique on ne consomme que 3/4 de fer pour précipiter i de cuivre, au lieu de t pour 1, comme avec les autres méthodes par voie humide. Nous avons vu appliquer avec succès le procédé H. èt D. pour l'extraction du cuivre à l'usine de Phoenixville en Pennsylvanie. On consomme à Phcenixville deux sortes de minerais. La première est un oxyde magnétique de fer, tenant environ 3 p. too de cuivre, principalement à l'état de pyrites, avec un peu de carbonate et de silicate de cuivre : c'est à elle que s'applique le mode de traitement décrit dans le Bulletin de l'Association amicale. La seconde est un nouveau et curieux composé du cuivre, savoir un hydrosilicate de magénsie, de cuivre, d'alumine et de fer, qui, , TOME XIII, 1878.