Annales des Mines (1878, série 7, volume 13) [Image 80]

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MINES ET USINES D'AIMADEN.

De toutes façons, les falsifications qu'on en faisait en y mêlant du minium d'Espagne (de la côte de Carthagène et de Linarès probablement) montrent que, dès cette époque, c'était une marchandise d'une haute valeur. Le mot de Sizapone , généralement employé dans les anciennes chroniques, pour désigner la région où se trouve aujourd'hui Almaden, ne laisse pas de doute sur le point

MINES ET ;USINES SiiLMADEN.

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de mercure, qui varia depuis 46 jusqu'à :2 00 tonnes. La situation resta la même jusqu'en 1624.

On ne sait pas au juste quel fut le produit des mines pendant les trente-huit premières années (1525-1563) de l'administration des Fugger; dans les 61 autres (1562562-

1624) le produit' annuel moyen fut de 14o tonnes de mercure.

d'où les Romains faisaient venir le cinabre. On a découvert,

En 1625, le contrat de Fugger fut prorogé pour vingt ans, avec l'obligation de fournir chaque année au trésor, à Séville, :184 tonnes de mercure et 6.900 kilogrammes

naies romaines. Mais l'exploitation des mines d'Almaden ne commença

de vermillon En 1646, on recommença à exploiter pour le compte du trésor (Real Hacienda), avec un administrateur qui eut la même juridiction que les comtes Fugger, et sous la haute surveillance du conseil des finances. Il dépendit plus tard,

d'ailleurs, dans les vieux travaux, de nombreux restes de l'antiquité, et notamment un assez grand nombre de monà prendre une extension considérable que lorsque la découverte de l'Amérique eut ouvert à leurs produits un large débouché pour le traitement des minerais d'argent. Jusque-là, les mines d'Almaden , suivant les vicissitudes du sol où elles se trouvaient, changèrent plusieurs fois de propriétaire, soit à la suite de conquêtes, soit par l'effet de dons royaux. Ainsi, en 1161, le roi Alphonse VIII partage entre le comte Nuit) et les chevaliers de Calatrava les villes et mines de Chillon et d'Almaden. Au xive siècle, les mines payent une dîme à l'archevêque de Tolède. De 1499 à 1512, c'est de nouveau le trésor royal qui les fait exploiter à son compte. La production annuelle à cette époque ne dépassait pas

25.000 kilogrammes de mercure. Aussi le trésor, embarrassé par plusieurs dettes qu'il avait contractées envers les banquiers allemands Fugger, se décida-t-il à leur abandonner, en 1525, lés produits des maîtrises de Santiago, Calatrava, Alcantara , les herbages et mines d' Almaden pour trois années. Mais, à l'expiration de ce terme, le contrat fut renouvelé et les mines restèrent entre les mains des Fugger ou Fucares, jusqu'en 1563. A cette dernière date, ils furent entièrement chargés de l'exploitation moyennant livraison annuelle au trésor d'une quantité

d'octobre 1708 à janvier 1717, d'un conseil spécial, la Junta de Azogues; puis de 1717 à 1735 du conseil ou funta de india. En 1735, par arrêté de Don José Coruego y Ybarra, fut établi un tribunal dit Surintendance générale du mercure, chargé de trancher toutes les questions relatives aux mines d'Almaden. La surintendance conserva ces prérogatives pendant plus

d'un siècle, jusqu'en 1845

elle perdit alors ses attri-

butions générales et judiciaires pour ne conserver que des fonctions administratives, que le surintendant exerce encore aujourd'hui.

La collection des documents conservés aux mines d'Almaden donne quelques détails sur l'exploitation des mines d'Alrnaden depuis la fin du xve siècle. A la manière des Romains qui, généralement, en Es-

pagne, employaient une série de foncées verticales ou puits, à petite distance les uns des autres, on pratiquait à cette époque, dans les filons, un grand nombre d'excavations