Annales des Mines (1877, série 7, volume 12) [Image 51]

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NOTICE GÉOLOGIQUE

SUR LA SUBDIVISION DE TLEMCEN.

autres formations sédimentaires du pays. Ils présentent d'ailleurs une assez grande homogénéité de caractères mi-

Schistes anciens. qui existent Les plus anciennes couches sédimentaires je désigne dans la subdivision de Tlemcen sont celles que

sous le nom de schistes anciens, faute de données suffisantes rencontrent en pour pouvoir en déterminer l'âge. Elles se entièrement isolés au milieu massifs de grandeurs diverses, dans des formations plus récentes. Le plus grandi se trouve les Traras, où il forme notamment la crête du Dahar ed Dis,

allant de Nequi est parcourue par la route stratégique

mours à la Tafna. Ce massif schisteux, assez considérable, dont la contise prolonge en une espèce de queue effilée, de la chaîne nuité est un peu interrompue sur le flanc sud prolonqui joint le djebel Fillaoucen au Djorf el Arnar ; ce marocaine. ment arrive à peu près jusqu'à la frontière Un deuxième massif schisteux, moins étendu en somme rencontre que le précédent, mais considérable encore, se

plus au sud, et comprend les filons métallifères de

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Gar

il se Rouban. Sa direction générale est parallèle à la côte ; Khemis , termine à l'est à la hauteur du village kabyle de et pénètre en Maroc à l'ouest. sur Des 'îlots plus petits du même terrain se rencontrent la rive droite de la Tafna et sur le territoire des Ouelhassa. ils occuCe sont les plus orientaux de la subdivision dont septentrionale. Au pent en même temps la partie la plus plus sud de ceux-ci, les schistes anciens ne se montrent nulle part, de façon que l'on voit ce terrain émerger, surtout vers l'ouest, et que l'on peut penser qu'il se développe davantage sur le territoire marocain. Par suite de l'isolement des divers massifs, on peut se demander s'il est bien sûr qu'ils correspondent tous à un terrain unique. C'est là un point qu'on ne saurait affirmer absolument en l'état actuel des observations; mais au moins il est sûr que tous ces îlots sont plus anciens que toutes les

néralogiques, et les faibles différences qu'on peut y trouver sous ce rapport sont suffisamment expliquées par l'énorme puissance de ce terrain et la simple différence de hauteur des roches laissées à découvert par les phénomènes postérieurs.

Ce terrain est principalement formé de schistes phylladifformes, assez souvent un peu talqueux et satinés, de colorations diverses, mais généralement peu éclatantes, parmi

lesquelles le jaune rougeâtre domine de beaucoup. Leur stratification est très-nette, mais le plus souvent fort tourmentée, et les traces de dislocations y sont innombrables. Ils contiennent quelques rares couches de calcaire peu épaisses et un assez grand nombre de couches de quartzites gris intercalaires. Les schistes sont très-fréquemment sillonnés par des veinules de quartz blanc laiteux, et ce caractère peut être utile pour les distinguer en certains points

où ils supportent des marnes schisteuses secondaires for-

mées à leurs dépens, et qui, vers les points de contact, leur ressemblent beaucoup. Dans la vallée de la Zouïa, près de Gar Rouban, une telle confusion serait facile à commettre, et il en est de même sur quelques autres points.

C'est dans le grand îlot des Traras que cette formation est le mieux et le plus nettement visible, et l'on pourrait y obtenir une coupe détaillée en montant du fond de l'oued Ahenaï jusqu'au sominet de la crête de R'ar el Medjdem, qui limite à l'est le bassin de cet oued. Ce serait, il est vrai, un travail des plus pénibles, à cause de l'excessive raideur des pentes ; néanmoin s il n'est nullement impossible, et je regrette beaucoup de n'avoir pas eu le temps de l'exé-

cuter, En gros, on trouve à la base une assise épaisse de schistes bleus noirâtres ; au-dessus, une énorme assise de schistes où domine le jaune rougeâtre; en haut, une assise fort épaisse aussi de schistes à cassure grenue et âpre, qui,