Annales des Mines (1877, série 7, volume 11) [Image 211]

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GÉOLOGIE DE KONGSBERG (NORWÉGE).

GÉOLOGIE DE KONGSBERG (NonwÉGE).

les subdiviser eux-mêmes ? Une telle classification est rendue difficile, pour ne pas dire impossible, par la structure cristalline qui rend moins nettes les diverses variétés de roches. Dans les formations paléozoïques et mésozoïques, le

classement des terrains est facilité non-seulement par la présence des fossiles, mais encore par la division en calcaire, grès et schistes argileux. Mais dans la roche fondaà

mentale, on a le marbre et la dolomie ; les schistes quartzeux et micacés, et les micaschistes ; les schistes amphiboliques,

chloriteux et talqueux ; enfin toutes les variétés de gneiss gris. On peut établir les subdivisions dans une région restreinte, comme l'ont fait M. Forbes aux environs de Kragel-ô, et MM. Kjerulf et Dahll dans le district minier d'Arendal (*). Mais on ne saurait poursuivre dans le pays tout entier. D'après Scherer, « le gneiss est un tout qui se tient,

et quiconque veut prouver le contraire s'égare dans un Le labyrinthe, dit M. Kjerulf, est la labyrinthe )). structure minéralogique. » Sur la carte géologique de la Norwége méridionale, la roche fondamentale est représentée dans son ensemble par

une seule couleur. Mais on l'a soigneusement

distinguée

du granite ancien, ce qui n'avait pas encore été

l'ait,

M. Kjerulf avertit lui-même que quelques erreurs ont pu se glisser dans un travail embrassant des régions si vastes et si montagneuses. Tel lambeau stratifié, englobé dans un champ de granite, ne sera pas reporté sur la carte. 11 n'est pas toujours possible de distinguer, d'après un échantillon, le granite quasi-feuilleté de certaines variétés de gneiss. Dans

la nature, au simple aspect des montagnes, on n'est guidé

que par les alternances et les colorations diverses

des

schistes, et par l'uniformité des grandes masses de granite. (*) Mémoire sur les gîtes de fer de la côte sud-est de la Norwége, par MM. Kjerulf et Dahll. Traduit du norvégien par M. Annales des mines, 6' série, tome IX, page 269.

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Il. KONSBERG ET LE CHAMP FONDAMENTAL A L'OUEST DE CHRISTIANIA.

La roche fondamentale occupe, commeil a été dit, un vaste

espace à l'ouest de Christiania; elle est limitée au sud et à l'ouest par le granite ancien, au nord-ouest par les terrains taconiques supérieurs (schistes argileux à Dictyonema , et calcaire à Olenus), au nord par le terrain sparagmitique ou taconique inférieur, au nord-est, à l'est et au sud-est, par le silurien du lac Mjüsen et des environs de Christiania,

ainsi que par les syénites et les granites postérieurs de Christiania (*),

Le granite ancien, qui limite le Thelemark au sud et à l'ouest, occupe un immense espace éruptif dans la Norwége méridionale et s'étend jusqu'à Lindesno3s, à la pointe sud de la presqu'île. De plus, il traverse la roche fondamentale en. plusieurs points de la région indiquée, et y forme

des îlots. On compte quatre de ces îlots, dont trois au nord, savoir un vers le haut de la vallée de Numedal, vers le haut de la vallée de Hallingdal, un entre celle-ci et le bas de la vallée de Valders, et un quatrième au sud, déjà signalé, qui sépare le Thelemark du district minier de Kongsberg.

Ce dernier champ intérieur de granite ancien est allongé

du nord au sud. Lors de son soulèvement, le gneiss de Kongsberg a été relevé, plissé, brisé et comprimé. Au con-

tact du granite et du gneiss, s'est injecté ultérieurement le gabbro, qui forme à la surface les deux champs éruptifs nord-sud, dont il a déjà été question (fig. n et 2, Pl. VIII). Dans le district de Kongsberg, la roche fondamentale a

une direction sensiblement nord-sud et un plongement presque vertical. Il y a eu plissement et juxtaposition des plis (fig. 4, Pl. X) , de sorte que les schistes cristallins et le gneiss gris semblent alterner ; renversement, de sorte que

Fuchs.

(*) Voir l'appendice, page 1185.