Annales des Mines (1877, série 7, volume 11) [Image 131]

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CAUSÉES PAR LE GRISOU.

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MOYENS DE PRÉVENIR LES GRANDES CATASTROPHES

développement de l'extraction et l'approfondissement crois-

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sant des travaux. Mais une grande découverte avait eu lieu en Angleterre la lampe Davy (perfectionnée plus tard par lVlueseler et autres) fut introduite en France et permit le développement des travaux dans les mines à grisou; l'aérage naturel devenant insuffisant, on eut bientôt recours à l'aérage mécanique, et les inventeurs de diverses nations continuant à rivaliser, l'emploi des ventilateurs Lemielle, Fabry et Guibal finit par se généraliser dans nos principales exploitations.

Grâce aux progrès qui s'effectuaient dans les moyens d'extraction et à la consommation toujours croissante de la houille, les sièges (l'exploitation se développèrent en se concentrant ; on put arriver aux grandes productions de oo.000 et même 200.000 tonnes par an, par un seul puits; en même temps le nombre des ouvriers occupés à l'intérieur des travaux s'accrut non-seulement comme la production, mais dans une proportion beaucoup plus considérable, soit par le fait de l'emploi des méthodes rationnelles permettant un déhouillement complet (méthodes qui néces-

sitent l'emploi des remblais et plus de boisages) que par le fait de la réduction générale opérée dans la durée de la journée de travail. Dès lors des centaines d'ouvriers purent à la fois être occupés dans un siège d'exploitation, et les catastrophes dues au grisou, lorsqu'elles vinrent à se produire, prirent parfois d'effrayantes proportions. En 1875, à la suite d'un concours ouvert en Angleterre et dû à la généreuse initiative de M. Edward Herman, membre du Parlement, qui avait été profondément ému par la fréquence des accidents de mines et notamment des explosions de grisou, différents mémoires traitant des précautions générales à prendre pour éviter le retour de ces accidents motivèrent des récompenses décernées pal'

un jury compétent. Les mémoires des deux premiers lauréats, M. Wilfred Creswick et M. William G alloway, ont

été

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reproduits dans le Bulletin de l'industrie minérale (1875, t. IV, 2e liv.). Je n'aurai pas à revenir sur les mesures générales à prendre, qui sont exposées dans ces remarquables mémoires que tous les exploitants pourront consulter avec fruit. Mon cadre est plus restreint ; je me propose de

traiter d'une partie spéciale de cette vaste question, en étudiant et divulguant un moyen pratique de prévenir en même temps les accumulations de grisou et les incendies dans les mines. Le sujet est suffisamment important, car on n'ou-

bliera pas que c'est à l'une de ces deux causes, sinon à leur réunion, que l'on peut attribuer la gravité des catastrophes qui se sont récemment produites. De l'accumulation du grisou dans les travaux abandonL'exploinés et de son influence sur le courant d'air.

tation achevée sur une surface de 10 hectares (mesurés suivant l'inclinaison), dans une couche ayant seulement 5 mètres d'épaisseur, représenterait un cube de houille quantité qui, dans enlevé de 5oo. 000 mètres cubes exploitations importantes, représente à peine certaines l'extraction de cinq années ; mais par suite du tassement du toit de la couche et par l'introduction des remblais dans l'exploitation, le vide primitif est considérablement réduit. Il résulte des observations faites à ce sujet dans plusieurs exploitations, et notamment de celles de M. Devillaine sur la grande couche de Mon trambert, que le volume des remblais

que l'on peut introduire dans les travaux d'une grande couche ne dépasse pas 5o p. ioo du volume du charbon extrait de la mine et que le tassement total peut être évalué à environ du cube de houille extrait. Quoi qu'il en soit à cet égard, on conçoit que des rem-

blais, même complets, laissent entre leurs interstices un

certain vide qui peut être évalué de à I, selon la nature des matériaux employés. Par le tassement, ce vide se réduit insensiblement, et, après un certain nombre d'années, il

finit par disparaître à peu près complètement;