Annales des Mines (1877, série 7, volume 11) [Image 90]

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SUR LES CHEMINS DE FER.

CHAUFFAGE DES VOITURES DE TOUTES CLASSES

Conclusions.- Le rapport conclut : « Malgré les résultats calorifiques élevés constatés dans nos essais, nous peu« sons que l'on ne peut chauffer par des poêles les voitures

« françaises de 5 classe. Nos expériences établissent en effet Que ce mode de chauffage est malsain et, à la longue, dangereux pour la santé publique, puisque la tête des voyageurs se trouve exposée à une température beaucoup plus élevée que la partie inférieure du corps; Que le compartiment du milieu de la voiture ne peut « être occupé sans inconvénients graves, à cause des hautes températures qui s'y produisent ;

Enfin que les compartiments extrêmes sont peu ou point chauffés.

De plus, l'installation du poêle dans l'intérieur de la voiture nécessite la suppression d'une stalle et réduit ainsi le nombre des voyageurs transportés par véhicule. Quant à l'application d'un pareil système de chauffage « à chaque compartiment de 1" et de 2e classe, il n'y fal« lait évidemment pas songer. Les expériences sur les poêles ont été de peu de durée. f( les voyageurs ayant unanimement manifesté la plus vive

répugnance pour ce mode de chauffage, qu'ils cherchaient à combattre en ouvrant complètement toutes les fenêtres. » Expériences et essais sur le chauffage des voitures au moyen d'appareils à air chaud.

I. - APPAREIL GRANDVALET ET KIENAST.

Disposition employée.- La compagnie a monté un appareil Kienast dans une voiture de 3e classe. L'appareil expérimenté est un calorifère à air chaud, à combustible spécial, placé sous le châssis et vers le milieu de la voiture.

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Cet appareil se compose d'un foyer à tiroir pour combustible spécial, de trois serpentins en cuivre rouge qui entourent le foyer et de tuyaux de distribution d'air chaud partant des serpentins, courant sous le plancher et aboutissant à trois bouches de chaleur placées sous les banquettes. Comme combustibles, on a essayé la braise nitratée et le charbon nouveau. Résultats calorifiques. - La température moyenne de la

voiture ne s'est élevée au-dessus de la température exté-

rieure, avec la braise nitratée, que de 40 et, avec le charbon nouveau, que de 30; la répartition était assez bonne. Prix et consommation. - Le prix de revient de l'appareil tout installé est environ 800 francs. Les consommations observées ont été, par heure de marche, de kilog. de braise nitratée à i50 fr. la tonne, soit 0r.15 ok,45 de charbon nouveau à 160

Conclusions.

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- « En présence de ces résultats négatifs,

« nous n'avons pas poursuivi l'expérience de cet appareil, « évidemment insuffisant pour chauffer une de nos vois turcs de 5° classe. « D'après M. Kié,nast, il eût été nécessaire, en égard' à « la capacité à chauffer, de porter le nombre des serpent tins de trois à cinq-, de disposer une bouche de chaleur sous chaque banquette et d'augmenter la longueur du « foyer.

« Ces modifications, ayant pour conséquence d'accroître « le prix de revient de l'installation et la consommation « du combustible, n'ont pas été exécutées. « Comme tout chauffage à air chaud, ce système donne tc une mauvaise distribution de la chaleur ; ne chauffe pas pendant le stationnement ; enfin il ne serait efficace « qu'au prix d'une grande consommation d'un combustible coûteux; ces motifs nous ont décidés à rejeter définitif veinent cet appareil. » TOME, XI, 1877.