Annales des Mines (1876, série 7, volume 10) [Image 123]

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LOCOMOTIVE A ADHÉRENCE TOTALE

ET A ESSIEUX CONVERGENTS DE M. RARCHAERT.

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avaient des points morts, mais elles n'y passaient pas

n'était pas réalisée, tandis qu'elle l'est dans le système de M. Barchaert, qui a placé son véhicule dans des conditions de symétrie identiques à celles qu'offre le wagon

en même temps ; ainsi, dans la position indiquée par des

américain.

droit et le transmettait aux deux essieux, coudés au milieu, A et B, au moyen de bielles médianes b et b'. Ces bielles

lignes ponctuées sur la figure, la bielle b' est au point mort et ne peut transmettre le mouvement de C à B ; mais la bielle b peut le transmettre de C à A, et, si l'on accouple A avec B au moyen d'une troisième bielle b", A entraînera B et lui fera franchir le point mort.

Suivant M. Couche, cette solution paraît n'avoir été qu'indiquée et non réalisée par les ingénieurs de l'usine Maffeï , et, en outre, ces ingénieurs n'auraient eu l'idée de l'appliquer qu'a la machine américaine et non à une disposition ',équivalente à celle du wagon américain, disposition qui seule maintient l'axe du châssis et de la chudière dans le plan vertical passant par les centres des deux trains. M, Couche cite rapidement ensuite le système de M. Rarchaert, qui fait usage aussi d'une bielle triangulaire, et a

d'abord exécuté de son mécanisme un modèle en petit; nous y reviendrons tout à l'heure, bien entendu, avec tous les détails nécessaires. Enfin il signale une solution fondée exactement sur le même principe (les trois bielles ou la bielle triangulaire) et proposée par les ingénieurs anglais MM. Dredge et Andrew Stein. J'ignore si ces ingénieurs ont fait connaître leur procédé avant M. Rarchaert et je ne suis pas en mesure de résoudre cette question de priorité, qui n'a d'ailleurs qu'une importance secondaire. En effet, dans la disposition de MM. Dreclge et Stein, un des trains portait les cylindres et recevait directement l'action des pistons que le faux essieu et la bielle triangulaire transmettaient ensuite à l'autre train ; on se trouvait donc encore dans un cas analogue à celui de la machine américaine ou de la machine Engerth ; la symétrie de position du châssis et de

la chaudière, par rapport aux centres des deux trucks,

Mais, avant de passer à la description de la machine de

M. Rarchaert ,

il nous paraît essentiel d'insister sur les

propriétés de la bielle triangulaire .dont nous venons de parler et à la forme de laquelle on semble avoir attribué, à tort, un mérite théorique tout particulier ; car si la bielle qui relie le faux essieu aux deux essieux voisins qu'il s'agit d'accoupler, était rectiligne, c'est-à-dire si les trois essieux A, C, B étaient dans un même plan horizontal, elle

remplirait théoriquement aussi bien, et même mieux, comme on le verra plus loin, le but qu'on se propose ; autrement dit, il importe 'peu, en théorie, de donner telle

ou telle forme à cette bielle, mais seulement de lui donner une rigidité suffisante et de faire qu'elle soit soumise à trois forces au lieu de deux. Nous examinerons plus tard les inconvénients que la bielle droite pourrait avoir dans la pratique; nous en discuterons l'importance, mais nous nous bornerons pour le moment à étudier cette bielle dans son principe.

Considérons (Pl. IV, fig. 7) une bielle b, accouplant, au moyen de manivelles égales AM et CP, deux axes de rotation parallèles situés dans le même plan horizontal; laissons de

côté pour un moment la masse de la bielle; alors elle devra

être à chaque instant en équilibre sous l'action des deux forces qui lui sont appliquées à ses extrémités P et M, et l'équilibre exige que ces deux forces soient égales en grandeur et dirigées en sens opposé suivant la bielle elle-même ; autrement dit la bielle ne peut transmettre que des efforts

horizontaux qui, lorsqu'elle est en Pitl!, sont détruits par la résistance des axes C et A ; alors il y a point mort et, si l'on veut encore, l'essieu C, supposé moteur, ne pourrait transmettre à l'essieu A, qu'il s'agit d'entraîner, qu'une