Annales des Mines (1876, série 7, volume 9) [Image 262]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

COMBUSTIBLES ET MINERAIS

EN STYRIE ET EN CARINTHIE.

richesse minérale était en partie méconnue. Tout ce qui n'était pas fortement altéré était regardé comme stérile, et les anciens, réduits à avancer à l'aide du pic et de la pointerolle, suivaient péniblement les fissures de la roche en longues et tortueuses galeries. Ils abattaient des quantités considérables de minerai, comme l'attestent les immenses déblais que l'on reprend depuis des années, et n'utilisaient ainsi que la plus faible partie de leur travail. Progressant lentement, le long des fissures, qu'ils s'efforçaient de ne pas abandonner, les mineurs étaient condamnés à boiser avec grand soin, comme cela se voit dans les anciens travaux éboulés, mis au jour par l'exploitation

les gens de Vorclernberg et la base laissée à Eisenerz. Elle fixe la part (Stollenmasse) de chaque fourneau à une surface de 112 mètres de large sur 4o mètres de haut. La profondeur dans la montagne était indéterminée. Il était prévu cependant que si deux exploitations ve-

5o8

actuelle.

Jusque Vers 1820, les mineurs sortaient sur leur dos, dans des sacs ou des caissons en bois, le peu de minerai qu'ils pouvaient abattre dans leur journée. Plus rarement, dans quelques galeries à pente descendante, à peu près régulière, étaient établies des voies en bois sur lesquelles roulaient de petits chiens de mine. A l'origine, chaque propriétaire de fourneau ouvrait, où bon lui semblait, une petite exploitation et tirait de quoi faire un ou plusieurs fondages pendant la campagne. Ces propriétaires étaient nombreux, puisque, de temps immémorial, on comptait, dans la vallée de Vordernberg, quatorze établissements, et clans celle d'Eisenerz, dix-neuf. Ces établissements portaient le nom de Radwerk; c'était le droit à une certaine chute d'eau qui, permettant d'établir une soufflerie hydraulique mue par une roue (Rad), rendait possible la construction d'un fourneau. Tant d'intérêts divers en lutte, sur un espace assez res-

treint, pour se procurer la mine et s'approvisionner

de

509

naient à se rencontrer, c'était la dernière ouverte qui devait s'arrêter et laisser à l'autre propriétaire tout ce

qu'il avait déjà reconnu et traversé de minerai. On allait même jusqu'à ordonner que deux exploitations voisines devaient toujours laisser le long de leurs limites des bandes de 12 mètres d'épaisseur, pour éviter le plus possible les querelles et les accidents. A plus forte raison, les deux groupes de Vordernberg et Eisenerz devaient-ils être séparés de la même façon. Pour favoriser cette industrie du fer, si importante clans les deux vallées, une ordonnance de 1569 introduisit le principe de l'affectation des bois aux usines à fer (Eisenwidmung).

Par cette ordonnance, il fut imposé aux propriétaires de forêts l'obligation de livrer leurs charbons exclusivement aux usines de leur district. En même temps, la production totale des différents four-

neaux, la répartition de cette production entre eux, la répartition des fontes entre les différents feux d'affinerie fut aussi fixée.

Cette réglementation suffisait déjà pour exciter de nom-

breux

mécontentements; mais ce qui en excita de plus

nombreux encore, ce fut l'obligation de vendre la fonte et tous les produits en fer ou acier à quelques négociants désignés par l'État.

Ainsi les fers de la vallée d'Eisenerz devaient être tous

charbon de bois, amenaient des difficultés continuelles. Une ordonnance impériale, qui remonte à 1524, décrit

vendus à des marchands de Steyer qui, contre

déjà minutieusement la ligne de séparation horizontale (Ebenhühe) qui doit s'étendre entre la cime qu'exploitent

de crise. Mais en peu d'années, les inconvénients de ce système

ce privilège, s'engageaient à soutenir la production dans les moments