Annales des Mines (1876, série 7, volume 9) [Image 103]

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EMPLOI DE L'ACIDE SULFUREUX

A L'USINE D'AGORDO.

NOTE SUR

L'EMPLOI DE L'ACIDE SULFUREUX COMME GAZ RÉDUCTEUR DANS LE TRAITEMENT PAR VOIE HUMIDE DES MINERAIS DE CUIVRE,

A L'USINE D'AGORDO ; FOUR DE 11. J. ZOPPI ;

Par M. L. MAZitIOLI, ancien élève de l'Ecole des mines.

L'amas pyriteux d'Agordo, placé entre des schistes noirs

paléozoïques et une dolomite triasique, est rempli par de la pyrite de fer compacte intimement et irrégulièrement mélangée avec de la pyrite cuivreuse, de la blende et de la galène. La teneur moyenne en cuivre de la partie de l'amas qui

n'a pas encore été exploitée ne peut être évaluée qu'audessous de 1,5° p. ioo. La méthode de traitement suivie à l'usine d'Agordo été l'objet d'une publication faite dans les Annales des mines, par M. Raton, en 1855. Il suffira donc d'en rapporter ici en

peu de mots les traits principaux. Les minerais extraits de la mine sont divisés en trois classes: pyrites riches, minerais ordinaires, minerais pauvres.

Les pyrites riches passent directement à la fonte pour matte.

Les minerais ordinaires et les minerais pauvres sont soumis à un grillage en tas. Au centre de chaque morceau de. minerai grillé, il se forme un noyau fondu appelé

lazzone, dont la teneur en cuivre varie depuis

2o jusqu'à

5o p. i oo, pourvu qu'on ait soin de le séparer complètement

des parties oxydées. La séparation des noyaux a lieu par un

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cassage au marteau. Les noyaux sont passés au traitement par voie sèche, tandis que les parties oxydées, contenant des sulfates de fer et de cuivre et une grande quantité de peroxyde de fer, sont soumises à une série de lixiviations. Les eaux de lixiviation passent à la cémentation, qui a pour but d'en précipiter le cuivre par de la fonte en morceaux.

Les modifications récemment introduites dans cette opération forment l'objet de cette note; mais pour compléter le résumé de la méthode de traitement, il faut ajouter qu'après la cémentation les eaux chargées de sulfate de fer vont dans des caisses en bois où a lieu la cristallisation du vitriol vert.

Quant au traitement par voie sèche, il comprend les opérations suivantes Une fonte pour matte; Un grillage des mattes en cases; Une fonte pour cuivre noir; Un affinage du cuivre noir au petit foyer.

Jusque vers la fin de l'année 1874, la cémentation avait toujours présenté -deux graves inconvénients : une forte consommation de fonte et la formation d'un dépôt léger et volumineux de sous -sels de peroxyde de fer qu'on désignait

ici sous le nom de brunini. La consommation de la fonte était en effet de 5,2o à 5,5o pour 1- de cuivre précipité. Quant aux brun mi, non-seulement on les trouvait d'un traitement difficile à la voie sèche, à cause de la forte pro' portion d'arsenic qu'ils contenaient, mais leur présence avait encore pour effet de diminuer la teneur en cuivre du cément. La formation des brunini obligeait aussi à rejeter Presque la septième partie des eaux cémentées, sans qu'on pût en extraire le vitriol contenu. Ayantreconnu ces inconvénients avec M. Zoppi, ingénieur

au corps des mines, attaché à la direction de l'établisse-