Annales des Mines (1876, série 7, volume 9) [Image 76]

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EXPÉRIENCES SUR L'IMITATION ARTIFICIELLE

DU FLATINE NATIF, MAGINÉTI-POLAIRE.

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comment se comportent des alliages d'une teneur plus con- sidérable en fer.

M. Delesse a fait, il y a longtemps, des expériences de ce genre, pour des minéraux variés (1. En ce qui concerne le

Des alliages de platine, riches en fer, ont déjà été préparés, il y a longtemps, par Faraday et Stodart ; mais ces savants ont passé sous silence la manière dont les alliages qu'ils ont obtenus agissent sur le barreau aimanté. Un alliage où j'avais introduit, sur oo parties, 99 de fer et 1 de platine, après une fusion complète, tout en étant fortement magnétique, n'a pas donné de trace de

platine, M. Edmond Becquerel a montré qu'il suffit de traces de fer pour que ce métal, sous l'influence de pôles énergiques, acquière aussi la propriété magnétique (**.

polarité, même après avoir été étiré en barreau. Deux autres alliages de platine contenant, run'75 de fer, l'autre 5o p. Io° du même métal, se sont comportés à peu près de même (*). J'ajoutera.i qu'un des alliages formés par Berthier contient un équivalent de chacun des deux métaux, c'est-àdire 78,4 de platine et 21,6 de fer ; or, j'ai constaté que cet alliage, encore conservé au laboratoire de l'École des mines, bien qu'imparfaitement fondu, est également magnéti-polaire. Ainsi, quelque prononcé que soit le pouvoir magnétique du fer, les alliages où ce métal prédomine n'ont pas acquis la polarité dans les mêmes conditions que l'alliage obtenu d'abord. D'un autre côté, il résulte des nombreuses ana-

lyses que l'on possède que le platine natif, renfermant seulement une faible proportion de fer, n'est pas magnétipolaire. La propriété remarquable dont il s'agit paraît correspondre à certaines proportions de fer qui ne sont pas considérables. On sait que les minéraux dits magnétiques, c'est-à-dire qui attirent les deux pôles de l'aiguille aimantée, peuvent, à la suite de diverses opérations, devenir magnéti-polaires.

Mais, d'après les expériences que je signale aujourd'hui,

la .polarité magnétique apparaît immédiatement, d'une manière très-prononcée, dans l'alliage, au moment où il sort du creuset suffisamment refroidi, et cela, sans passer par aucune opération spéciale, par aucune touche. Si l'on compare ce fait à ce que l'on sait de l'acier fondu clans les

Mêmes circonstances, on est conduit à admettre que le platine allié cle fer, dans des proportions convenables, devient exceptionnellement susceptible d'acquérir, en quelques instants, l'état magnéti-polaire. C'est une sensibilité que ne possèdent ni le fer ni l'acier. Cet état magnéti-polaire ne peut s'acquérir que sous une forte induction magnétique, qu'il était très-naturel d'attribuer à l'influence du globe. Pour contrôler cette explication et voir quelle est la part

de l'action inductrice du globe sur la situation des pôles qui prennent ainsi naissance, j'ai repris la dernière 'expérience, relative à la formation d'un barreau magnétique de platine, mais, cette fois, en disposant ce barreau, pendant la fusion, exactement dans le plan du méridien magnétique. Dès qu'il a été solidifié, il a, de plus, été placé, encore très-chaud, parallèlement à l'aignille d'inclinaison, Jusqu'à son refroidissement complet, qui, en raison de sa petite dimension (15 grammes), a eu lieu en moins de Io minutes. J'ai alors reconnu que le barreau présente, vers ses deux extrémités, deux pôles qui agissent très-énergi(*) Annales de chimie et de physique, 3 série, t. XXXII, p.

(") Pour ces trois fusions au creuset. j'ai eu recours à l'obli-

geance de

le lieutenant-colonel d'artillerie Caron.

1851.

(**) Annales de chimie et de physique, 3' série, t. XXV.