Annales des Mines (1876, série 7, volume 9) [Image 73]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

13o

EXPÉRIENCES SUR L'IMITATION ARTIFICIELLE

donc ici une ressemblance frappante avec les circonstances de gisement dans lesquelles se présente le platine de l'Oural. Remarquons, en passant, que le diamant est ici associé au platine. Or, d'après les très-intéressantes études de M. Maskelyne, le diamant du Cap est associé à des bronzites décomposées et hydratées, avec péridot décomposé. Dans l'Afrique australe et à Bornéo, le diamant est donc associé à des roches magnésiennes, résultant en partie de latransformation du péridot etde la bronzite; dans ces deux

régions très-éloignées, le diamant paraît par conséquent appartenir à un même mode de formation, lequel est différent de celui du Brésil. 3° Expériences sur l'imitation artificielle du pleine magnéti-polaire.

On sait que certains échantillons de platine natif, nonseulement agissent sur l'aiguille aimantée, mais encore sont magnéti-polaires à la manière de véritables aimants. Berzelius, dans un mémoire sur la composition des minerais de platine (1, a signalé cette propriété pour quelquesunes des pépites de Nichne-Tagilsk. (Oural) qu'il a soumises à l'analyse (**).

Les sables aurifères de l'Oural laissent, à la fin des lavages qu'on leur fait subir, un résidu dans lequel l'or est associé à des substances ferrugineuses. Pour en séparer

ces dernières, du moins en partie, on se sert d'un fort aimant d'oxyde de fer magnétique naturel, provenant de la

mine de Blagodat. Or, après que cet aimant n'agit plus aucunement, un aimant de platine natif peut encore soutirer des grains ferrugineux en quantité très-notable. Telle est l'observation intéressante qu'a faite M. de Kokscharovv, Poggendoris Annalen. t. XlIf, p. 564; 1828. (**) Une pépite magnéti-polaire du poids de 51,833 est en la possession de S. A. I. le duc Nicolas de Leuchtenberg.

DU PLATINE NATIF, MAGNETI-POLAIRE.

13 2

  • en 1866, lors d'un voyage dans l'Oural, en concluant que le

magnétisme polaire des aimants de platine surpasse beaucoup en intensité celui des aimants ordinaires de fer oxydulé que la nature prés.ente (*).

Diverses analyses ont appris que les grains de platine doués du magnétisme sont toujours alliés à une quantité de

fer très-notable (12 à 19) (**). Breithaupt , ayant remarqué que la densité de ces grains ferreux est très-sensiblement inférieure à celle du platine ordinaire, a proposé, dès 1826, d'en faire une espèce distincte, sous le nom de Eisenplalin. Après avoir mentionné le magnétisme polaire des pépites de Nicline-Tagilsk, M. Gustave Rose ajoutait que leur teneur en fer ne paraît pas suffire pour rendre compte de cette propriété, et il supposait que l'iridium qu'il renferme pourrait y contribuer (***) . M. Jaunez Sponville a eu l'obligeance de me rapporter récemment quelques échantillons magnéti-polaires du platine, recueillis aux exploitations qu'il dirige dans l'Oural, près de Nischne-Tagilsk (****) . La pépite principale, du poids

() Bulletin de l'Académie impériale de Saint -Pétersbourg, t. Viii, /866.- Materialen der Iffineralogie Busslands, t. V, p.180. (") Dans les nombreuses analyses de minerais de platine que MM. H. Sainte-Claire Deville et Debray ont publiées à l'occasion de leurs belles recherches sur ce métal (Annales de chimie el de physique, 3e série, t. LVl), ces savants n'ont pas trouvé un contenu en fer dépassant 12 p. 100.D'après ces analyses, comme d'après celles que l'on doit à Berelius, à Osann, à M. de Muchin, les minerais de Nichne-Tagilsk se distinguent par leur forte teneur en fer. M. de Muchin annonce y avoir trouvé jusqu'à 1703 et même 18,95 dans

des grains noirs préalablement traités par de l'acide (de Kokscharow, ouvrage précité, t. V, p. /86). (***) Gustave Rose, Be.ise nach Uval, t. 11, p. 389. Swanberg paraît

avoir eu la même opinion (Itummelsberg Handwoerterbuch der Mineralogie, s' édition, P. 11). (****) Les plus petits grains ne pèsent que o.,35 à 0g,09; deux autres, qui pèsent environ 0g,2, sont hérissés de cristaux mal formés dont la configuration rappelle celle du cube, et ressemblent à ceux que l'on trouve quelquefois engagés au milieu du fer chromé.