Annales des Mines (1876, série 7, volume 9) [Image 19]

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EXPLOITATION HYDRAULIQUE DE L'OR

EN CALIFORNIE.

Tous les petits cours d'eau que croise le canal doivent pouvoir à volonté s'y déverser ou s'écouler par-dessus) suivant qu'il y a disette ou excès

(16 kil.) seulement, en été; il est vrai qu'ils ont alors chacun un cheval. Le canal Eureka, qui aboutit aux terrains aurifères compris entre les branches médiane et méridionale de l'Yuba,

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ments de terrains. d'eau.

Les arbres qu'il faut abattre sur le tracé ne doivent jamais être coupés au pied, parce que l'extraction des souches est ensuite très-difficile. On déchausse l'arbre du côté le plus bas, puis on coupe les racines qui le retiennent de l'autre côté : il est alors facile, en le tirant avec des cordes, de le faire tomber d'un bloc avec la souche. S'il est possible, on évite les régions longtemps couvertes de neige : on peut cependant au besoin construire des abris contre la neige (snow-sheds) (*) en posant en travers du fossé une couche serrée de branchages de pins, supportés par deux cours de sommiers placés en long sur

les deux bords. La neige, retenue par ces branchages, finit par former une sorte de voûte, qui se soutient d'ellemême.

Aucun travail, dans l'exploitation des mines d'or, ne demande plus de prévoyance et de soins que la construction de ces fossés. Le fossé le mieux fait cause encore bien des ennuis au début, pendant un an ou deux ; mais quand il a été construit avec négligence, on dépense en répara-

tions autant qu'en frais de premier établissement, sans jamais arriver à avoir un ouvrage satisfaisant. Dans tous les cas, les canaux exigent un entretien constant, et l'on poste, de distance en distance, sur toute leur longueur, des agents chargés de les surveiller. Sur ceux qui alimentent les exploitations de North Bloomfield, il y a des gardes tous les 5 milles (8 kil.), en hiver, et tous les io milles (') On fait en petit ce qu'on fait en grand pour les chemins de fer. La voie du Central Pacifie franchit la Sierra Nevada sous d'interminables galeries de bois, qui masquent la plus belle partie du paysage.

a été décrit par M. Silliman dans le mémoire cité plus haut. La largeur de ce canal est de 1m,75, la profondeur, de om,91, et la pente, de 16 pieds par mille (o.0053 par mètre) ; l'eau le remplit sur une hauteur de om,84, et le débit est alors de 3.485 pouces (147 mètres cubes par minute.

Voir la note A, p. 67). Pour franchir les vallées, on fait usage soit de canaux en bois supportés par des estacades en charpente, soit de siphons renversés.

Ces canaux en bois ont une pente un peu inférieure à celle du fossé, ou une section un peu moindre, car le coefficient de frottement sur les parois étant réduit, la vitesse

de l'eau, avec la même pente, y est plus grande. On les construit le plus souvent en planches de om,o38 (i 1/2 pouce), maintenues par des cadres formés de poutrelles de

om, o sur o"', to et de om, o sur om,o75, placés tous les om,75 OU

, 9 O.

L'estacade, parfois fort élevée, qui supporte ce conduit en bois, doit reposer sur un terrain solide, où l'eau ne séjourne pas, autant que possible. On carbonise d'ailleurs le

pied des poteaux et les traverses posant sur le sol, afin de les garantir de la pourriture. Si l'on ne prenait pas cette précaution, il se produirait bien vite des affaissements,

ce qui exigerait de grandes réparations. Des haubans, formés de simples fils de fer ou même de câbles en fil de fer, maintiennent des deux côtés, contre l'action du vent, les canaux élevés. Au pied de l'estacade, il faut détruire ou enlever les broussailles et les troncs d'arbres tombés, afin de mettre l'ouvrage à l'abri des incendies qui éclatent parfois en été dans les forêts.