Annales des Mines (1875, série 7, volume 8) [Image 353]

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REVUE DE GÉOLOGIE.

MODIFICATIONS DES ROCHES.

qui imbibe le sol des vallées et qui est nécessaire à la formation du tube. Sur les sommets des montagnes, notamment dans les Pyrénées et dans les Alpes, on sait du reste que les roches sont souvent vitrifiées à leur surface par des coups de foudre (1).

par M. Braconnier, ingénieur des mines, ont donné les résultats suivants (i)

0

ô (ID

Chaux phosphatée dissoute au contact de filons de trapp.

Ce résultat peut être rapproché de celui obtenu par M. Doles se (2) qui a constaté, dans des recherches surie métamorphisme

de contact, que la chaux carbonatée, contenue dans des couches de grès ou dans des calcaires, pouvait être dissoute au voisinage immédiat des roches trappéennes qui les traversent. Cette dissolution de la chaux carbonatée et phosphatée doit sans doute être attribuée à des eaux, le plus souvent chaudes et chargées d'acide carbonique, qui ont accompagné l'éruption des trapps et qui se sont infiltrées dans les roches encaissantes, pénétrant surtout dans celles qui étaient facilement perméables.

Baryte sulfatée et dépôt ocreux formés par des eaux minérales. BussANG. Lors du captage de la source gazeuse alcaline et ferrugineuse, dite Source Marie, à Bussang (Vosges), on a constaté

que les parois du griffon principal étaient tapissées d'une ermite de i centimètre d'épaisseur moyenne, composée de cristaux de sulfate de baryte atteignant jusqu'à 5 centimètres de longueur, dans les interstices desquels se trouvait une sorte d'ocre jaune rougeâtre. Ces croûtes sont sans doute des dépôts provenant de l'eau minérale. Leur analyse présentait donc un certain intérêt, ainsi que celle des cristaux eux-mêmes; ces analyses, effectuées (I) Revue de géologie, X, 197

(2) Éludes suris métamorphisme des roches.

0

.

Ô

93,43 2,65 Cristaux. . . Croûte cristalline 70,10 2,09 ocreuse .

D'après MM. H. Hicks et H ud lest on (1), les roches cambriennes du Pays de Galles sont quelquefois trèsriches en chaux phosphatée, puisque certaines couches n'en contiennent pas moins de io pour ioo. Il est possible que cette particularité doive en partie être attribuée à l'accumulation des têts de trilobites ; car les auteurs ont trouvé plus de 3 p. 100 de phosphate de chaux dans le têt d'un crustacé, tel que le homard. D'un autre côté, MM. ilicks et H u dies t o n ont reconnu que la chaux phosphatée a souvent disparu près du contact des couches cambriennes avec les dykes de trapp qui les ont traversés. PAYS DE GALLES.

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9

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cf,

2,40

0,56

0,60

0,38

2,42

9,50

1,89

0,54

......

0,72

c;

s

0,30

100,32

3,36

99,62

On voit que les cristaux de baryte sulfatée formés par l'eau minérale de Bussang contiennent plusieurs centièmes de sulfates de strontiane et de chaux. L'existence d'une proportion très-notable d'arsenic dans le dépôt ocreux mérite aussi d'être remarquée.

Minerais de fer et de cuivre, strontitine sulfatée et zéo-

lithes formés par des eaux minérales.

Un réservoir, dit puisard romain, ayant BOURBOIVNE-LES-BAINS. été mis à sec à Bourbonne-les-Bains, on y a trouvé une boue argi-

leuse et des sables avec des milliers de médailles romaines, la plupart en bronze. D'après les observations faites par M. D aubrée (2), il s'est formé aux dépens de ces médailles de nombreux minerais métalliques qui présentent la plus grande ressemblance avec ceux des anciennes périodes géologiques. Tels sont la chalkosine (cuivre sulfuré), la chalkopyrite (cuivre pyriteux), la phillipsite (cuivre panaché), la tétraédrite (cuivre gris antimonial), en cristaux très-abondants et offrant très-nettement les tétraèdres

avec les biseaux. On conçoit que sous l'influence des matières organiques contenues dans la boue du réservoir, il se soit produit des sulfures métalliques aux dépens des sulfates de l'eau minérale.

Tandis que la partie interne de certaines médailles montre encore-l'éclat et la couleur du bronze, leur partie externe est changée en une matière blanche, d'apparence terreuse, qui n'est autre que de l'oxyde d'étain. Il y a donc eu, dans ces médailles, un véritable départ : le cuivre est entré dans des combinaisons sulfurées, tandis que l'étain est passé à l'état d'oxyde. 11 s'est en outre formé, sur d'autres points, des cristaux de cuprite (cuivre oxydulé), de la mélaconise (cuivre oxydé noir) et de la chrysocole (hydrosilicate de cuivre). La continuation des travaux de captage a encore conduit à la découverte d'autres espèces; celles à base de plomb sont : la ga(i) Lettre à M. Deles se, janvier 1876. (2) Comptes rendus, LXXX, 461; LXXXI, 182 et 1008.