Annales des Mines (1875, série 7, volume 8) [Image 334]

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REVUE DE GÉOLOGIE. 664 serait alors compensée par la longue durée pendant laquelle elles

glaciaire. se sont exercées, puisqu'elles remontent à la période points des On observe sur plusieurs IX. Terrain quaternaire. jusqu'à côtes du Spitzberg des coquilles marines qui s'élèvent plupart de ces niveau actuel de la mer. La 5o mètres au-dessus du mollusques, comme Pecten 'si:indiens, Cardium Groenlandicum, Astarte borealis, Tellina calcarea, 'Mya truncata et Saxicava rugosa, vivent encore en foule dans les parages du Spitzberg ; mais quelqueslittorea uns, tels que Mytilus edulis, Cyprina Islandica et Littorina les dragages, bien qu'on les renn'ont pas encore été ramenés par contre parmi les espèces fossiles. La plus commune de ces dernières mais est est le Mytilus edulis, qui forme parfois des bancs entiers, incomparablement beaucoup plus rare aujourd'hui, quoiqu'on rencontré au Spitzberg sur des fucus. Comme les bancs de coquilles reposent souvent sur des roches striées par les glaciers, il est naturel .de croire qu'ils ont été précédés par une période plus froide. Avec les Mytilus on trouve, à Adamsbay, des débris de végétaux; en particulier, il y a très-souvent le Fucus canaliculatus qui, jusqu'ici, n'a pas été rencontré vivant au Spitzberg. Dans la tourbe du cap Thordsen, M. Heer a observé, indépendamment d'un grand nombre de mousses, Salix polaris, Wahl. S. retusa? Betula nana

et Dryas integrifolia, Wahl. Le premier type est des plus communs au Spitzberg, et le troisième y a été trouvé vivant, ce qui

n'est pas le cas pour les deux autres. M. Heer pense que les bancs de My-tilus sont contemporains des charbons feuilletés (Sc/rie ferkohlen) de la Suisse, c'est-à-dire qu'ils seraient interglaciaires; ils paraissent représenter, dans tous les cas, un climat plus chaud que le climat actuel. M. Hee r croit pouvoir formuler, comme résultat de ses recherches sur les plantes fossiles du Spitzberg, que, depuis le commencement

du carbonifère jusqu'au crétacé supérieur, le climat a été sans interruption tropical ou intertropical. Il voit dans cette circonstance une preuve contre l'opinion émise dans ces derniers temps par certains géologues relativement à l'existence de périodes glaciaires pendant les formations géologiques anciennes. M. Nordenskibld signale de son côté que, bien qu'ayant exploré des coupes qui mesurent jusqu'à 900 mètres de puissance sur une longueur totale d'envion 1.600 kilomètres, il n'a rencontré nulle part des dépôts de nature à appuyer l'hypothèse de périodes glaciaires primitives; l'absence totale de blocs erratiques lui paraît même l'infirmer d'une manière complète.

GÉOLOGIE GÉOGRAPHIQUE.

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PORTUGAL.

Les études géologiques et géodésiques sont poursuivies en Portugal; elles sont faites actuellement par une commission spéciale, et avec le concours de M. Carlos Ribeiro et de M. Rodrigues, professeur à l'École polytechnique de Lisbonne. ALENTEJO. Un mémoire de M. J. F. N. Delgado (s) a donné une carte géologique de la partie orientale de la province d'Aleintejo. Les terrains paléozoïques du Portugal offrent une très-grande épaisseur et occupent plus de la moitié dela surface du pays. A leur base et par-dessus les roches granitiques se trouve l'azoïque, qui est très-développé dans le haut Alemtejo, ainsi que dans la province Tras-os-Montes. Il se compose principalement de schistes luisants et de calcaires métamorphiques avec quelques roches siliceuses. Les calcaires sont saccharoïdes, translucides, généralement blancs, quelquefois aussi de couleurs variées ; ils fournissent des marbres renommés à Estremoz, Montes-Claros, Vianna, Serpa. M. Delgado

décrit ensuite le cambrien et le silurien dans lequel un puits

creusé pour la mine de cuivre de Saint-Domingos a fait découvrir à M. l'ingénieur N e v es Cabrai des fossiles qui jusqu'à présent n'avaient pas été rencontrés dans la Péninsule; ces fossiles paraissent se rapporter aux trois genres Nereites (Mur c his o n), Crossopodia (M' C o y) et Dendrograptus (H a 1 1). Le dévonien est bien représenté dans la chaîne de Portalègre, vers la limite nord de l'Alemtejo : on y a trouvé les fossiles qui,

d'après de Verneuil, caractérisent le dévonien inférieur de l'Espagne : Phacops latifrons Br., Dalmanites sublaciniata de Verneuil, Spirifer speciosus Schl., Sttophomena Phillipsii Barr. S. depressa Sow., Leptna Murchisoni d'Arch. et de Vern. On trouve ensuite le carbonifère inférieur qui est très-développé dans l'Alemtejo. Il est formé de grauwakes et de schistes contenant des Posidonomyes ainsi que des gon iatites et Calami tes commu-

nis Ettingsh, qui paraissent bien indiquer un dépôt contemporain des schistes à Posidonomyes de la vallée du Rhin. D'un autre côté, près de Grandola, une clyménie a été rencontrée dans des schistes par M. l'ingénieur des mines F. de Va sconce 11 o s, et semblerait indiquer qu'il existe aussi dans cette région une formation dévonienne. Enfin la carte géologique de M. Delgado montre encore (1) Terrenos paleozoicos de Portugal, avec traduction française.