Annales des Mines (1875, série 7, volume 8) [Image 284]

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REVUE DE GI.X)LOGIE.

servé des micrôlithes qu'il n'avait pas encore rencontrés dans ce minéral et qu'il a retrouvés depuis dans des schistes cristallisés de l'Amérique du Nord. La nature, minéralogique de ces microlitées est inconnue; mais il n'est pas probable qu'ifs appartiennent au mica muscovite. Dans le mica du Kersanton, il y a aussi quelques grains noirs, anguleux; qui ne sont pas assez opaques près des bords pour qu'on puisse les regarder comme du fer oxydulé magnétique. Au mica est associée une substance vert clair qui, dans les sections, montre avec lui un passage insensible. Elle est en petites écailles ou en fibres radiées et, dans ce dernier cas, forme des grou-

pements globuleux. Cette substance est une espèce de chlorite, M. Zirk el n'a pas observé de carbonate à base de fer dans le Kersanton. Quant au quartz, il est transparent et ressemble à celui du granite et de la cliorite ; il a rempli les interstices laissés par les autres minéraux. Des liquides avec bulles, souvent très-mobiles, y sont enveloppés ; ils contiennent, dans certains cas, de petits cubes

qui ont jusqu'à o,002, et sont vraisemblablement formés de sel marin. L'apatite est en prismes, incolores et allongés, dont la longueur peut atteindre 1/2 millimètre; elle traverse souvent des cristaux de feldspath ou bien du quartz et d'un autre côté, elle présente des cassures transversales qui ont été remplies par tous les autres minéraux du Kersanton; il est donc visible que Papati te s'est rela-

tivement consolidée de très-bonne heure. Bien que ses cristaux puissent être brisés et comme articulés, elle ne prend jamais l'état poussiéreux qui s'observe dans Papatite des roches plus jeunes et exemptes de quartz, particulièrement dans l'andésite, dans le trachyter dans le phonolite. Le Kersanton de Bretagne est d'ailleurs rune des roches les plus riches en apatite., M. Zi rit el étudie spécialement la manière d'être de la chaux carbonatée dans le Kersanton. Comme le quartz, elle est traversée par des aiguilles d'apatite; comme le quartz encore; elle est très intimement disséminée dans la roche; elle y a,rempli des interstices, mais elle n'a pas la structure d'amandes formées par secrétion et ne provient pas non plus d'infiltrations calcaires ou de la décomposition des autres minéraux; elle est visiblement contemporaine de ces minéraux, et par suite, originaire dans la roche (1);

ROCHES.

565 c'est également ce qui a eu lieu dans les diorites avec chaux carbonatée et surtout dans Phemithrène La chaux carbonatée présentant des grains arrondis ou anguleux

dans l'intérieur de lamelles de mica, M. Zirk el observe même qu'elle a dû se former avant ce dernier minéral. D'un autre côté, la chaux carbonatée se montre aussi en veinules qui traversent le Kersanton, et alors elle est visiblement un produit secondaire:

Enfin, M. Zirk el remarque encore qu'on a donné récemment le nom de Tonalite à une diorite quartzifère, qui diffère seulement du Kersanton en ce que l'hortiblende y remplace le mica. Parmi les roches éruptives plus jeunes, la Ducite n'est pas autre chose qu'une andésite quartzifère, avec horoblende, mais il ne paraît pas lui correspondre une roche micacée qui soit l'analogue du Kersanton.

Diabase. SPITZBERG. M. von .Drasche (1) a examiné une diabase, dont

le gisement sera décrit plus loin avec détail, qui joue un rôle important sur la côte ouest du Spitzberg d'où elle a été rapportée par ii. Nordenskjôld. Elle forme des filons ou bien des bancs qui peuvent atteindre 5o mètres de puissance. A Tscliermakberg, elle est enclavée dans le trias. Sa structure est prismatique, sa couleur vert noirâtre, et sous le microscope, on y distingue de Panorthose, de l'augite ainsi que du fer titane. Voici les résultats de son analyse qui a été faite par M. Tecl u SiOS

A1103

Fe203

CaO

MgO

Na0

KO

Perte au tau

Somme.

50,17

14,29

17,37

/0,77

5,77

0,96

0,18

0,90

100,91

Roches volcaniques orthosées. ELBROUS. La cime la plus élevée du Caucase, l'Elbrous, présente, suivant MM. Abi ch et E. Favre (2) , un cône principal, portant plusieurs cônes secondaires par lesquels des laves se sont épanchées à une époque relativement récente. D'après l'examen microscopique de la roche trachytique de l'Elbrous, qui a été fait par M. Tseh er m ak , elle appartiendrait au trachyte quartzifère, semi-vitreux, et d'origine récente que M. de flic h-

thof e n a désigné sous le nom de liyolithe (3). On y distingue une (I) Tseher/nak

(i)Delesse: Origine des roches éruptives.

.5.1iltheil. 1874.

Recherches géologiques sur la partie centrale du Caucase, 61. Revue de géologie, VI, 88.