Annales des Mines (1875, série 7, volume 8) [Image 209]

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DIVERS MODES DE STRUCTURE

Pl. IX, fig. 9 (voir p. 376).

Porphyre brun de Montreuillon (Niè-

vre).

Magma semi-cristallin. Structures fluidale et spherolitique avec globules à croix noire. Lumière naturelle; grossissement : 5o diamètres.

Gisement.

Les porphyres des environs de Montreuillon forment

une puissante enclave au milieu des porphyres houillers du Morvan, dont ils se distinguent en général par des caractères macroscopiques assez constants ; MM. Bertera et de Chancourtois, dans

leur carte géologique de la Nièvre, ont désigné la plus grande masse des porphyres de Montreuillon sous le nom de porphyres quartzifères, tandis qu'ils donnaient le nom de porphyres pétrosiliceux aux roches houillères voisines. On peut discuter cette dénomination ; car, en fait, les porphyres de Montreuillon montrent, sous le microscope, la structure pétrosiliceuse et les caractères des roches permiennes, tandis que les porphyres houillers voisins sont, en général, des micro-pegmatites et des micro-granulites entièrement cristallisées. Mais la séparation des deux es-

pèces de formations est justifiée et l'examen microscopique permettra peut-être d'en préciser les contours de détails. On suit, dans une direction N. 123° E., les traces de ces porphyres

permiens, depuis la Colancelle au N.-0., jusqu'aux environs de Château-Chinon, des Gourys aux Mouilleferts, au S.-E. En ces points extrêmes, ils paraissent en filons dans les porphyres houillers et dans les roches granitiques anciennes ; mais aux environs de Montreuillon, ils forment de grandes masses qui s'élèvent jusqu'à l'altitude de Cm mètres. De l'aqueduc de Montreuillon à la roche de Belvau, près Chandelier,

en passant par le Haut-Mont, ces porphyres sont surtout tluidaux; au N.-0 (carrière des Touaux, près Reviry), et au S.-E. (carrière de Montchérus), on trouve de très-belles variétés sphérolitiques les roches analogues, à la Colancelle et aux Gourys, sont également globulaires. L'échantillen qui a donné la photoExamen macroscopique. graphie n° 9, a été recueilli entre l'aqueduc de Mon treuillon et le Haut-Mont. Dans une pâte brune foncée, très-compacte, on voit

des traînées de même couleur grenues, cristallines ; de petits cristaux d'orthose blanc rosé à éclat nacré, et des lamelles feldspa-

thiques vitreuses dont quelques-unes sont striées. Le quartz est en grains brillants ; le coup de marteau dégage souvent des pointements bipyrarnidés ; il y a en outre une assez grande abondance de petits empilements d'une substance micacée verdâtre, autour de laquelle la pâte se décolore en général.

DES ROCHES ÉRUPTIVES.

415 Dans d'autres variétés de la même roche, les cristaux de feldspath prennent une teinte amarante ; souvent aussi la pâte se décolore et passe au gris clair ; la fluidalité devient alors visible à l'oeil nu et l'on voit alterner une foule de petites veines roses et grises.

Examen microscopique. Àu microscope, la fluidalité (i8), jalonnée par d'abondantes granulations brunes (1. ), est extrême-

ment marquée. La photographie n° 9 en rend bien compte et permet de constater qu'elle est accompagnée de traînées plus cristallines analogues aux boutonnières de la fig. 8, et sur les bords desquelles se développent des sphérolites à croix noire (t5). Sous les Nicols croisés, la pâte s'éteint considérablement, et témoigne seulement par places d'un état grenu peu développé. A l'oeil nu, les angles des petits cristaux bipyramidés de quartz paraissent bien conservés; au microscope, le quartz ancien (6) se montre cependant cassé et corrodé comme d'habitude ; quelquesuns de ses débris ont même une forme très-sinueuse. L'orthose

présente à la lumière naturelle, dans des sections parallèles au clivage 0, des stries à angle droit ; sous les Nicols croisés, il contient çà et là quelques fines lamelles de microcline (8), maclées

suivant les faces I, Il. La substance verte paraît de nature chloritique. Pi. X, fig.

(voir p. 375). Porphyre de Montchérus (Nièvre). Magma semi-cristallin. Structure sphérolitique avec globules à croix noire. Lumière polarisée, Nicols à 900 ; grossissement : 120 diamètres.

Gisement.

L'échantillon qui a donné la photographie n° 10,

provient de la carrière pour bordures de trottoir et pierre de construction, située au N.-E. de Montchérus, près Montreuillon, au sommet d'un des escarpements qui bordent la rive gauche de l'Yonne. Nous avons signalé plus haut ses relations de gisement avec les roches de Montreuillon. Examen macroscopique. Dans une pâte un peu rugueuse, d'un blanc verdâtre éclatant, on distingue des grains bipyramidés de quartz légèrement enfumé ; des cristaux blancs d'orthose et blancs rosés de feldspath triclinique ; enfin de nombreuses petites

paillettes d'une substance micacée d'un vert foncé. Les cristaux en débris sont petits et très-abondants. On doit à M. Delesse une analyse de cette roche, à laquelle il assigne une teneur en silice de 71, 70 p. 100(i) Bulletin de la Société géologique de France, ze série, t. VI, 638, 1849.