Annales des Mines (1875, série 7, volume 8) [Image 182]

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DES ROCHES ÉRUPTIVES.

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DIVERS MODES DE STRUCTURE

microlitiques de légers remous le long des parties pétrosiliceuses disloquées. Tout se passe donc, dans les perlites de Illinik, comme si

le promorphisme pétrosiliceux était un phénomène franchement postérieur à la formation des microlites, et contemporain, pour une partie de ses phases, de la fluidalité. Actions secondaires et agents du métamorphisme. - On voit que nous n'admettons pas l'opinion de Vogelsang et de M. Stelzner, qui considèrent tous les porphyres comme des pechsteins dévitrifiés. Il est intéressant de rapprocher cette idée théorique des opinions, en apparence opposées, que M. Delesse a développées au sujet du métamorphisme général (1). La structure cristalline des roches est, pour lui, le résultat des actions métamorphiques ; sous leur influence, les substances com-

posantes passent de l'état amorphe à l'état cristallin. Les roches plutoniques sont l'effet et non la cause du métamorphisme général; cette cause réside dans les agents qu'on rencontre, quand on pénètre à l'intérieur de la terre, c'està-dire la chaleur, l'eau, la pression et surtout les actions moléculaires. Si le métamorphisme est très - intense, il engendre à la fois des roches métamorphiques et plutoniques. Ces dernières, jouissant d'une plasticité plus grande, se comportent très-souvent comme des roches éruptives, et cessant d'être en contact avec les roches métamorphiques qui leur correspondent, elles remplissent, à l'état de filons ou de massifs, les fissures et les crevasses de l'écorce terrestre (2). Dans notre opinion, si les actions métamorphiques, suffi-

santes pour amener de pareils résultats, s'exercent seulement au contact du noyau fondu du globe ou dans son voisinage immédiat, nous retombons dans les théories géo-

géniques de l'école plutonienne, adoptées par Élie de Beau-

mont, et vérifiées par les expériences synthétiques de M. Daubrée sur les roches à péridot ; la généralité même du

phénomène ainsi que l'uniformité qu'il doit présenter suivant des zones concentriques, concordent avec les fats observés ; il doit y avoir en effet mélange des écumes

d'oxydation du noyau fondu du globe avec les roches déjà consolidées qui leur servent de voussoirs, et qui peuvent se reclissouclre partiellement; mais les couches successives de ce mélange fondu doivent se disposer suivant leur ordre de densité, et leur composition chimique doit être fonction des dissolvants qui les traversent constamment, amenant à la partie supérieure les composés volatils du silicium, et présidant

sans doute à la formation des cristaux anciens en débris. Au contraire, les partisans des causes actuelles cherchent à greffer sur le métamorphisme général une théorie qui prête une sorte de vie aux roches, et qui fait, par exemple, du granite un trachyte lentement vieilli et métamorphisé. Les uns, faisant abstraction des conditions si différentes de gisement d'une roche de même âge géologique, admettent que les actions métamorphiques ont produit un résultat identique sur toutes les roches contemporaines et jadis de même nature ; leurs changements ne seraient donc fonction que du temps pendant lequel le métamorphisme se serait exercé. Les autres n'admettent pas que deux roches identiques (i ) soient nécessairement de niême âge ; cepenDelesse rejette explicitement cette identité en déclarant qu'une même roche a pu faire éruption à des époques différentes ». (Recherches sur l'origine des roches, Bulletin de la (1) M.

Société géologique de France, 2' série, t. XV, 728, 858.) L'étude de la Constitution minéralogique et chimique des roches

avait cependant conduit M. Delesse à exprimer une opinion différente : « Des roches ayant même composition chides Vosges

mique et formées de minéraux identiques, associés de la même (i) Études sur le métamorphisme des roches, Paris, 1869. (2) L. c., p. 89.

manière, sont du même âge. » (Mémoires de la Société d'émulation du Doubs, Besançon, i5, 1847.)