Annales des Mines (1875, série 7, volume 8) [Image 19]

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MINERAIS DE CUIVRE

DU LAC SUPÉRIEUR.

la couche, au nombre de sept. De ces puits partent, tous les 27 mètres, des galeries de niveau de 3 mètres de large, reliées tous les 15 mètres par des cheminées inclinées. Le percement de ces galeries se fait au moyen de perforateurs à air comprimé. Il y avait, lors de ma visite, quatorze niveaux ouverts dans la mine. On enlève les massifs rectangulaires, ainsi découpés, en commençant par le bas sur toute leur longueur. L'abatage se fait à la poudre; les ouvriers s'installent pour faire le travail sur de petits échafaudages. On leur paye 4 18 à 5o le fathom cube (6 mètres cubes) de roche en place. On soutient le toit à l'aide de troncs d'arbres d'un diamètre de om,5o à I mètre, coupés en tronçons de longueur

fois sur ces wagons des blocs énormes de rocher. Deux ou trois hommes poussent un de ces wagons, contenant environ 2 tonnes, et vont le basculer au puits dans le skip ou benne. Au jour, le skip se vide dans des wagonnets, traînés par une corde sans fin le long d'une estacade qui dessert tous les puits. Au bout de l'estacade, le minerai tombe sur des plans inclinés aboutissant à un plancher. Là, quelques

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égale à l'épaisseur de la couche. Ces bois sont placés presque jointivement sur une longueur de 4 à 5 mètres, en ligne horizontale ; puis on laisse un intervalle vide d'égale longueur, par lequel le minerai abattu descend à la galerie inférieure. Au-dessus de la première rangée horizontale de troncs d'arbres, on en place d'autres, en laissant un écartement variable entre les rangées, de om,5o à 2 mètres, selon la solidité du toit.

Pour mettre en place ces énormes pièces de bois, on les élève de la galerie au haut du chantier à boiser avec une corde passant dans une moufle. Cette moufle a pour point d'appui un poteau plus petit qu'on fixe à cet effet devant le front de taille. Une fois l'arbre amené à la place qu'il doit occuper, on le serre entre le toit et le mur avec des coins. Ces opérations sont faites par une équipe de boiseurs, composée de huit hommes en général.

Les ouvriers descendent et remontent au moyen d'une fahrkunst à deux tiges inclinées. Le minerai est chargé au bas du chantier dans des wagons en tôle, ouverts aux deux bouts, afin qu'on puisse y placer de longues pièces de bois; et pouvant basculer autour d'un axe parallèle aux essieux. On transporte par-

ouvriers brisent à coups de masse les gros morceaux, et font passer le minerai entre les mâchoires de rock breakers.

Les très-gros blocs sont brisés par un marteau-pilon à vapeur. Il est assez curieux de voir cette machine employée à cet usage.

Le minerai réduit en petits fragments tombe dans des wagons en tôle, qui le transportent à l'atelier de préparation mécanique, situé à quelque distance. Pour les opérations, simples d'ailleurs, de la préparation des minerais du lac Supérieur, on fait usage de quelques machines intéressantes. C'est d'abord le bocard de Bail, introduit il y a dix-sept ans ; c'est une sorte de pilon à vapeur à double effet, donnant 90 coups par minute avec une levée de om,6o. La distribution est commandée par un arbre indépendant. Un seul de ces appareils broie des quantités considérables de mi-

nerai, jusqu'à 120 tonnes par 24 heures. Il est vrai qu'on ne pulvérise pas très-finement les matières. Pour l'enrichissement des minerais broyés, on fait usage

des cribles à piston de Conon : le piston, au lieu d'être commandé directement par une excentrique, est frappé par

l'extrémité d'un levier coudé, qui l'abaisse brusquement; un ressort à boudin le relève.