Annales des Mines (1874, série 7, volume 6) [Image 306]

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REVUE DE GÉOLOGIE. 590 gnésiennes venues de l'intérieur de la terre avaient pu rendre des calcaires magnésiens et même les transformer en dolomie. M. Gu y er d et (i) pense en outre qu'il existe une certaine corrélation entre l'éruption des sables granitiques signalés par MM. Potier et Douvill é et les phénomènes qui ont produit, sur certains points, le métamorphisme des calcaires crétacés et tertiaires en dolomie. Dans les vallées de la Maudre, de la Seine, de l'Eure et de l'Oise, en effet, là où il existe des sables éruptifs, il parait y avoir et plus spécialement des dolomies ou des calcaires dolomitiques; comme ces derniers sont toujours situés près des failles ou fissures des formations sous-jacentes, il est naturel de croire que les phénomènes qui ont amené ces sables ont pu aussi réagir sur les formations environnantes. La rareté des fossiles dans les couches dolomitiques ainsi que l'attaque des silex qui sont cariés et rares, notamment dans les assises de la craie se trouvant souvent en contact immédiat avec les sables éruptifs, semblent indiquer des émanations magnésiennes; en particulier, il est vraisemblable que ces émanations ont produit les dolomies de Beynes et de Pont-Sainte-Maxence.

Gypse métamorphosé en anhydrite.

D'après Gustave Rose (2) et lloppe-Seyler,

il suffit de

chauffer à ioo degrés des lamelles de gypse dans une capsule contenant une dissolution de chlorure de sodium pour que ces lamelles se changent en anhydrite. Des cristaux d'anhydrite peuvent même être obtenus avec des dissolutions concentrées et bouillantes de gypse et de chlorure de sodium. Dans la nature, comme l'a fait remarquer Gu s ta v e li ose, l'anhydrite est souvent de formation secondaire, et à. Sulz, sur le Neckar, ce minéral a visiblement pseudomorphosé des cristaux de gypse.

Gypse produit par le métamorphisme do calcaire. M. le professeur P. L esl e y (5) a observé un SALTVILLE. exemple remarquable de gypse qui paraît formé par métamorphisme, en Virginie, près Saltville, dans l'une des vallées où la ri. vière Holston prend naissance. Cette vallée résulte certainement d'une fracture profonde, qui a mis le dévonien en contact avec le silurien inférieur. Suivant M. Le si ey, , les calcaires siluriens, (11 Assoc. française pour l'avancem. des sciences. 2. session, Lyon, 1873, 438. (2) Académie de Berlin, 1871, 363.

() American Philosophicat Society, 1871.

Comptes rendus de la

MODIFICATIONS DES ROCHES.

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dans la partie où ils sont soulevés, ont été transformés en gypse, sur certains points, soit par de l'acide sulfurique libre, soit par de l'hydrogène sulfuré. De nombreux puits percés dans la vallée y ont, en effet, rencontré le gypse et sur des épaisseurs dépassant 200 mètres. A Saltville, on exploite même du sel qui s'est visiblement déposé dans un lac profond dont le bassin a été rempli par du sel accompagné d'une vase rouge, salifère ainsi que de gypse.

Métamorphisme général.

Schiste cristallin. La composition minéralogique des schistes siluriens et dévoniens,

ainsi que de l'ardoise, a été étudiée au microscope par M. Z irkel (1). Leurs éléments sont en partie de transports ou clastiques et en partie cristallins, ou formés dans la roche. Ces derniers éléments sont parallèles à la schistosité, et, parmi eux, M. Zirk el signale des aiguilles fines d'un jaune brunâtre qui sont peut-être de l'hornblende?, des lamelles vert clair ou jaunâtres de mica ou de talc, de la pyrite de fer, plus rarement de la pyrite magnétique et de la chaux carbonatée. Les éléments clastiques sont également le mica et le talc; mais il y a aussi des fragments anguleux de quartz et de feldspath et une substance opaline qui forme ciment. Il nous paraît d'ailleurs que la structure cristalline qu'on observe dans les schistes ne doit pas être regardée comme originaire; car admettre qu'elle remonte au dépôt même du schiste serait rétrograder à la théorie de Werner : toutefois la structure cristalline du schiste a pu se développer dès l'époque de sa consolidation; elle est le résultat de la pression qu'elle a subie, et, en un mot, de son métamorphisme. SAINT-GOTHARD.

Dans une étude sur les roches du Saint-Go-

thard, M. A lb r. M tiller (2) formule quelques considérations théoriques relativement à leur métamorphisme. Suivant lui, les quartzites, les gneiss et les micaschites qui leur sont associés, proviendraient de la transformation de grès par des infiltrations de quartz, de feldspath et de mica. D'autres gneiss, riches en feldspath, lui semblent toutefois dériver d'un métamorphisme de calcaires et de marnes. En un mot, M. M eller explique surtout les modifications subies par les roches en faisant intervenir le pseudomorphisme. Poggendor f dnnalen, CXLIV, 319. lieues Jakrbuch, 1873, 875.