Annales des Mines (1874, série 7, volume 6) [Image 253]

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ROCHES MÉTALLIFÈRES.

Ri:SUE DE GÉOLOGIE.

graviers et par de la tourbe ; quelques-uns sont exploités à une profondeur de 20 mètres sous le dituvium. Les alluvions stannifères existent en plus forte proportion au sud de la chaîne de partage des eaux du Cornouailles, parce que, de ce

côté, la distance à la mer étant plus grande que sur le versant nord, les cours d'eau avaient moins de pente et entraînaient moins loin les débris arrachés aux roches de leur bassin. Outre les alluvions, il existe aussi, sur les flancs des collines, des blocs de minerai à l'état de dépôts sur les pentes ; dans ce cas, il est facile de les relier aux filons desquels ils proviennent.

On trouve à Penestin (Morbihan) un minerai d'alPENESTIN. luvion contenant de l'oxyde d'étain disséminé en petits grains roulés, accompagnés de grenats, avec corindon bleu saphir et fer oxydulé titanifère. M. de Limur (0 a aussi indiqué de l'or et même du platine, dans ces sables stannifères.

UmmLe minerai d'étain, dont la présence a été signalée par M. Da.0 brée dans les kaolins du département de l'Allier, vient d'être analysé par M. de Gou v en a in (2). Aux Colettes, 3.3 mètres

cubes de kaolin brut ont produit 18 mètres cubes de sable quartzeux desquels on a retiré in kilogrammes de minerai d'étain contenant 87 p. ro0 de cassitérite. Un peu de cassitérite se retrouve aussi dans une roche quartzeuse micacée, qui forme des filons dans le kaolin caehassières; il y en a même dans l'amphibole trémolite qui est disséminée en nids dans le kaolin des Colettes. Il semble, dit M. de G ou v en ai n, que le granite ait été changé en kaolin par des vapeurs stannifères, qui ont imprégné en même temps les roches associées.

Fer. ASTURIES. D'après M. Grand (3), les minerais de fer que l'on rencontre le plus habituellement dans le bassin houiller des Asturies peuvent se classer en quatre catégories : i° Les grès ferrugineux, propres au terrain dévonien, tels que ceux que l'on exploite aux environs de Luanco, sur la côte, à Quiros et au mont Naranco, au nord-ouest d'Oviedo. Les minerais de

Quiros contiennent en moyenne 16 p. roo de silice-et jusqu'à 78 p. Io° d'oxyde de fer. Dans ceux de Naranco, la proportion de silice s'élève à 25 et 30 p. 100, et le rendement en fonte, au haut fourneau, descend à 35 p. 100.

2° Minerais à gangue calcaire, tels que ceux de Grandata et Lagos, dans la partie septentrionale du bassin. Ces gisements, qui

se rencontrent généralement dans le calcaire carbonifère, ne peuvent suffire à alimenter une fabrication régulière. 3" lies hématites rouges, fibreuses et compactes, qui se trouvent particulièrement dans la partie supérieure de la vallée d'Aller, et dont l'exploitation présente de grandes difficultés. 50 Les limonites de l'Aramo et des environs de Laviana. M. Grand fait observer que les gisements de minerais de fer

sont, en définitive, peu abondants dans l'intérieur du bassin houiller des Asturies, et que les couches de fer carbonaté n'y ont pas une importance suffisante pour être exploitées. C'est dans le terrain dévonien que se trouvent les principaux gisements de minerais de fer ; ils sont en couches dont la stratification concorde avec celle du terrain, et constituent de véritables grès ferrugineux. On peut se demander s'ils se sont déposés directement dans des eaux chargées d'oxyde de fer, ou bien au contraire s'ils résultent d'imprégnations postérieures à la formation des couches arénacées? Cette dernière hypothèse est de beaucoup la plus vraisemblable, au moins pour les gîtes de cinabre et d'antimoine du bassin des Asturies. De Glénac (Morbihan), à Renac (11e-et-Vilaine), BRETAGNE.

s'étend un horizon de schistes siluriens, argileux et grisâtres, qui forment une saillie régulièrement dirigée vers l'ouest i5° nord, c'est-à dire suivant la direction de la majorité des schistes siluriens de la Bretagne et de l'Anjou. Suivant M. Jules Garnier (1), on y rencontre çà et là des amas d'une hématite que l'on exploite encore actuellement, et qui, à une époque ancienne, fut exploitée très-activement, si l'on en juge par les nombreuses scories que l'on trouve dans son voisinage. Ce minerai de fer se relie à une roche blanche que les ouvriers nomment blandin et qu'ils rejetaient; mais M. J. Carnier a reconnu que c'est un fer carbonaté lithoïde, dont voici la composition FeO I

Geoffroy d'Ault-Dumesnil : Histoire naturelle du Morbihan, p, Comptes rendus, Ir° semestre, 1874. Société des ingénieurs civils, 1874.

15.

485

II

49,00 39,80

1

MnO

5,32 4,60

CaO

0.42 1,17

(I) LettreàM.Delesse, 1874.

A1,03

sic»

4,55 7,99

8,45 17,20

S I

0,12 0,37

P1105

1,71 2,28

Aq 30,43 26,59