Annales des Mines (1874, série 7, volume 6) [Image 249]

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REVUE DE GÉOLOIGE. 476 Obsidienne. Des recherches sur la cause qui détermine la tuméfaction de

l'obsidienne ont été faites par MM. Boussingault et D amour (1).

Déjà Spallanzani et M. Ch. Sainte-Claire-Deville s'étaient occupés de ce sujet. D'après MM. Bo ussingault et Damour, c'est seulement entre le rouge orange et le rouge blanc que cette tuméfaction se produit ; elle doit surtout être attribuée à la volatilisation de l'eau. Si l'obsidienne a été préalablement réduite en poudre, elle perd son eau beaucoup plus facilement et même au-dessous du rouge; elle fournit alors un verre anhydre, transparent, non

boursouflé. Au contraire, quand l'obsidienne est jetée dans un creuset chauffé à la température de la fusion du fer, elle subit une tuméfaction considérable et son volume peut même devenir vingt fois plus grand. L'obsidienne éprouve, par la chaleur, une perte qui varie de r à 8 millièmes; elle dégage seulement 0",1 de gaz pour 1 gramme, et MM. Boussingault et Dam our ont constaté

que ce gaz consiste principalement en un mélange d'azote et d'acide carbonique. D'un autre côté, pendant la tuméfaction, il se dégage de l'eau et de l'acide chlorhydrique; ce dernier provient de l'action que la silice exerce sur les chlorures à une température élevée et

en présence de la vapeur d'eau. Toutefois le chlorure de l'obsidienne ne se dégage pas compléteinent par la tuméfaction, car des dosages comparatifs faits par MM. Boussingault et Damour ont montré qu'il peut en rester un tiers et quelquefois les sept dixièmes.

Maintenant l'obsidienne contient aussi des matières organiques et même de l'azote qu'on peut doser aisément par la chaux sodée. Comme nous l'avons l'ait remarquer précédemment, « ces matières organiques se reconnaissent aisément quant on chauffe la roche dans le tube; -toutefois sa distillation est très-peu alcaline et ne

colore que bien légèrement en bleu le papier rouge de tournesol }).

« L'azote, exprimé en millièmes, est de 0,04 dans l'obsidienne noire avec globules gris de 1 Oyamel; de 0,11 dans l'obsidienne noire et légèrement bulleuse de Y ulcano ; de 0,15 dans l'obsidienne » d'un beau noir de l'obsidienne et du rétinite ne permet pas de « L'état vitreux de supposer que les matières organiques, qui sont répandues intimement dans ces roches et qui leur donnent en partie leur couleur, aient été introduites postérieurement par absorption ou par inSu-

ROCHES.

477 tration. Par conséquent, bien que ces roches soient regardées commedes verres volcaniques, elles se sont formées, non-seulement en présence de l'eau, mais même des matières organiques (i).

Phonolithe. M. il M ô hl (2) s'est livré à l'examen microscopique de plus de 600 plaques polie de phonolithe, ce qui lui a permis de préciser la

nature intime de cette roche. On sait que par sa densité, par sa composition chimique et par ses autres propriétés, le phonolithe est intermédiaire entre le basalte et le trachyte. M. M ô hl observe que sa densité varie de 2,6 à 2,47, et que sa proportion soluble dans l'acide peut s'élever à 60 p. 100. Les éléments microscopiques qu'il a reconnus dans la pâte sont

i° Une substance complètement homogène qui ne s'est pas séparée en cristaux, mais polarise cependant la lumière en bleu et se comporte comme de la néphéline ; faute d'une meilleure expression, il la désigne sous le nom de verre de néphéline ; 2° l'augite ; 5' le fer oxydulé ; Li° l'orthose sanidine ; 5° la néphéline en cristaux ; 6.1a tridymite ; 7° la hailyne ; 8° le mica dont la couleur varie du jaune de miel au noir ; 9" l'apatite. M. Mühl mentionne d'ailleurs parmi les principaux minéraux qui donnent au phonolithe la structure porphyrique: le sanidine, le nosean, l'haüyne, la néphéline, le sphène, le fer titané, l'augite et plus rarement l'hornblende : ces deux derniers minéraux sont souvent l'un à côté de l'autre, ou bien encore ils s'enveloppent. L'hornblende est ordinairement brune, plus rareMent verte, et fréquemment elle est entourée par du fer oxydulé. On trouve aussi dans le phonolithe du grenat, du zircon, du péridot, du fer oligiste, mais ces minéraux y sont seulement accidentels.

La structure tigrée que présentent quelques 'Monolithes paraît devoir être attribuée à l'accumulation de lamelles très-minces d'augite, à du fer oxydulé ainsi qu'a des pores produits par la vapeur. AlidéSite.

L'andésite, qui forme un piton surgissant au milieu WÔLLAN. des tufs de Wôllan en Styrie, a été étudiée par M. B. v on Dras che (3). Sa densité est 2,57. Sa pâte, gris verdâtre, contient beau(t) Del esse De l'acole et des matières organiques dans l'écorce terrestre, (Annales des mines, 1860.) IVeues Jahrbuch, 1874, 38. Neues Jahrbuelx, 1873, 770.

1861, 107.

(11 Comptes rendus, LXXVI,

1158,