Annales des Mines (1874, série 7, volume 6) [Image 218]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

ROCHES.

REVUE DE GEOLOG1E.

4i4

l'analyse, elle avec deux salbandes brillantes et cristallines. A

donne 76,115 de carbone, 7,83 d'hydrogène, i.3,46 d'oxygène et 2,26

de cendres ; sa composition répond à celle de la graltamite. Il est à remarquer que les couches du terrain encaissant sont absolument exemptes de matières charbonneuses.

Ambre.

BALTIQUE. - D'après un sondage fait sous la direction de M. Bequ'on exploite sur les bords de la Baltique se

r en dt (1), l'ambre

trouve vers 43 mètres de profondeur, dans une couche d'argile bleue, située au-dessous des lignites.

M. le professeur Spirgatis a analysé une substance molle et complètement élastique qui avait été ramenée avec la drague du fond de la mer, près de Briisterorth. En retranchant les cen-

dres, il a reconnu qu'elle contient : carbone... 86,02 ; hydrogène... 10,93 ; oxygène... 3,05; ce qui conduit à la formule C"'fle0. Cette substance parait ressembler beaucoup à la krantzite du lignite des environs de Bernburg.

Tourbe.

De nombreux essais industriels ont été faits par M. J. Kol h (2) sur les principales variétés de tourbes du département SommE.

de la Somme.

Ces tourbes ne contiennent aucun principe soluble dans l'eaU, dans l'éther ou dans l'alcool; mais elles sont solubles dans les hypochlorites et dans les alcalis, tandis qu'elles résistent aux acides chlorhydrique et sulfurique qui, comme l'on sait, attaquent le bois. déChauffées à 1000, elles se dessèchent, sans éprouver aucune carbonés, ni azote. Leur dencomposition; elles ne perdent ni gaz à Lonsité moyenne est i,405. Les meilleures qualités se trouvent de Longpré et contiennent moins de 9 p. 100 gueau, Camon, Boves, été déterminé par la litharge; cendres. Leur pouvoir calorifique a chêne desIl est environ de 3.300, c'est-à-dire voisin de celui du séché. Elles donnent ho p. 100 de coke, pesant 420 kilogrammes d'après M. de au mètre cube et 60 p. 100 de gaz inflammable; d'oxyde de carcontient 40 d'hydrogène, 3o M ar sill y, ce dernier

bone, ri d'hydrogène carbone, soit Si p. 100 de gaz combustibles. d'acide Il y a en outre 2 p. 100 d'ammoniaque ainsi que th p. 100

carbonique, qui se dégage surtout au commencement de la distillation.

Les cendres des tourbes de la Somme étant très-recherchées pour l'agriculture, M. Kolb en a fait beaucoup d'analyses; il a reconnu qu'elles sont exclusivement formées de carbonate et de sulfate de chaux ainsi que d'argile ferrugineuse. Les phosphates et les alcalis s'y rencontrent seulement en traces insignifiantes. Dans la tourbe crue, la chaux se trouve du reste en partie à l'état d'ulmate, tandis que dans les cendres, elle est dosée à l'état de carbonate. Quelques tourbes d'Amiens, de Longueau, de Camon, contiennent

une proportion de sulfate de chaux qui peut s'élever jusqu'à 54 p. 100 du poids de leurs cendres. Enfin M. Kolb observe que la tourbe se reproduit dans la Somme avec une rapidité assez grande; car quarante années suffisent pour en former une épaisseur de o mètre.

HAUT-JURA. - Une étude sur les tourbières du Haut-Jura a été faite par M. H. Résal Comme d'autres savants, M. R ésal distingue deux catégories de tourbières : 1° les premières sont immergées et résultent de la

décomposition de joncées et de plantes dont la croissance est très-lente ; 2° les secondes sont émergées et proviennent d'une végétation de carex (laiches), à laquelle succède celle des sphaignes et des bruyères. Ces dernières se rencontrent surtout dans le Haut-Jura. On conçoit du reste que l'accumulation de la tourbe doive tendre à combler le marais qui la produit et à transformer

insensiblement une tourbière de la première catégorie en la deuxième.

En ce qui concerne spécialement les tourbières du Haut-Jura, M. R é sal observe qu'elles ne descendent généralement pas audessous de 700 mètres; car, à une altitude inférieure, la température moyenne devient trop élevée pour que les sphaignes se développent vigoureusement. Ces tourbières, dont la flore a été étudiée par M. Charles Martins (2), occupent le fond des vallées et des entonnoirs qui existent sur des plateaux jurassiques. Elles y forment des mamelons très-peu saillants. Leur fond repose souvent soit sur le crétacé inférieur, soit sur l'oxfordien. Leur épaisseur augmente avec l'altitude; en moyenne elle est de 2 mètres à 40 0 mètres d'altitude, de 4 mètres à 800 mètres et de plus de 6 mètres à 1.100 mètres. Société d'émulation, du Doubs, 1872, Vil, 448.

(I) Noues Jahrbuch, 1873, 880.

1870. (2) Société industrielle d'Amiens,

4i5

Bulletin de la Société botanique de France, XVIII, 406.