Journal des Mines (1815, volume 38) [Image 45]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

EN PEINTURE.

82 COULEURS QUE LES ANCIENS EMPLOYAIENT

naturelles, et les autres composées. Les prexnières consistaient en oxydes de fer , terre verte de Vérone, et pierre-ponce. Parmi les au-

tres étaient deux couleurs bleues, que notre célèbre chimiste a jugé être des frites composées d'oxyde de cuivre, de chaux et d'alumine, et une couleur d'une belle teinte rose, qu'il regarde comme analogue à la laque qu'on obtient en portant sur l'alumine le principe colorant de la garance. M. Davy, se trouvant dernièrement en Italie, a travaillé sur le même sujet, et les résultats qu'il à obtenus ont confirmé pleinement ce qui avait été dit par M. Chaptal. Il a.opéré non-seulement sur les couleurs des peintures à fresque de quelques monumens de Rome, mais aussi sur des.échantillons plus considérables contenus dans des pots, et conservés dans un caveau dépendant des bains de Titus, o l'on a pénétré, pour la première fois, il y a deux ou trois ans. Parmi ces échantillons, il -y en avait trois de

couleurs rouges, dont deux 'se sont trouvés

être des oxydes de fer ou ocres de différentes teintes, et un troisième du minium (oxyde rouge de plomb). En examinant les fresques des bains de Titus, le célèbre chimiste anglais a remarque que ces couleurs y ont été employées , sa-

voir, les ocres particulièrement à ombrer les figures, et le minium dans les ornemens des bordures. Il a vu dans certaines fresques un autre rouge qui était du cinabre. Vitruve fait mention de l'orpiment comme employé de -son tems par les peintres ; mais M. Davy n'en a pas reconnu de traces dans

83

les fresques des anciens qu'il a eu occasion d'examiner. Tous les jaunes étaient des ocres diversement mélangés , soit avec de la craie, soit avec du minium. En un seul endroit , il a vu du massicot. Différentes nuances de bleu, se remarquent

dans les bains de Titus. Leur teinte plus ou moins foncée dépend de la quantité de carbonate de chaux dont la couleur est mêlée. Après avoir dissous ce carbonate par les acides,

on obtient une pondre rude au toucher, d'un aussi beau bleu que le smalte ou même l'outremer. tette poudre ne SI/ bit point d'altel ation , étant chauffée au rouge ; mais, si on la chauffé jusqu'au blanc, elle s'agglutine et fait voir une demi-vitrification.

Sir Humphry a reconnu que cette poudre

bleue contenait plus des

de son poids de si-

et que le surplus était de l'oxyde de cuivre , uni à beaucoup d'alumine et à un peu de chaux et de soude. Il conclut, ainsi

lice ,

que l'avait fait M. Chaptal , que cette couleur' 'bleue est une véritable frite, et que la substance

colorante est le cuivre. Ce n'est pas que les anciens n'aient connu aussi le cobalt; on en a la certitude qu'ils en faisaient usage pour co-

lorer le verre : du moins c'est à ce métal qu'est dît la couleur bleue du verre transparent qui se trouve fréquemment dans les ruines de la Grèce et de l'Italie. Mais il ne paraît pas jusqu'ici qu'ils l'employassent en peinture. Les couleurs vertes des bains de Titus sont, ou de la terre de Vérone , ou des combinaisons de cuivre. Vitruve parle du vert- de - gris

comme d'usage en peinture ; et , si l'on ne Fu