Journal des Mines (1815, volume 37) [Image 245]

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OBSERVATIONS

sont au globe de la terre ce que les lamelles, dont un cristal est formé , sont à la masse du cristal lui-même. Ces couches ne sont pas irrégulièrement disposées; au contraire, il est très-

probable que, si on les considérait dans leur rapport avec la masse totale du globe , on trouverait qu'elles se rencontrent, sous certains angles déterminés, précisément comme les lamelles des cristaux se coupent entre elles.

Sous ce point de vue, on peut considérer la terre comme susceptible de clivage, à la manière des cristaux ; ainsi la formation des couches doit avoir été plus simultanée qu'on ne le suppose communément. L'opinion reçue est que chaque couche est l'effet d'un dépôt séparé,

terminé par des plans extrêmes, dont la pré-

sence indique la stratification, et que des veines contemporaines ne passent jamais d'une couche dans une autre. Les considérations suivantes me font mettre en question la justesse de cette

opinion, et elles me portent à admettre plus

volontiers une formation plus simultanée dans les couches. 3_°: Les plans extrêmes ou terminateurs des

couches ne se prolongent pas 'toujours sur

toute l'étendue d'une montagne ; au contraire, nous trouvons quelquefbis des plans limitrophes de diverses couches , et qui se terminent dans la masse d'une couche plus épaisse, qui elle-même se noie dans une plus considérable; montrant à peu près les mêmes carac-

tères que ceux qu'on observe dans les plans termin ateurs

ET CONSIDE'RATIONS GIOLOGIQITES.

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terminateurs des concrétion.s distinctes. des roches cristallines de trapp et de porphyre. Mais ces:indices de couches_s.ont presque toujours parallèles aux lames schisteuses de la roche, de manière que, lorsqu'ils disparaisstnt dans les roches feuilletées , on peut néanmoins determiner la direction et l'inclinaison'. des couches, en étudiant la position de ces feuillets intégrans. Ainsi, dans beaucoup de cas, ces

plans terminateurs doivent être considérés comme autant de solutions particulières .de continuité, qui ont eu lieu dans une .substance cristallisante de même nature, mais sur une tout autre échelle que ce qu'on voit d'analogue clans les structures lamelleuses ou schisteuses de certaines concrétions terreuses ou

pierreuses (1).

20. Dans les régions de nature primitive, observe une transition non interrompue depois le granite jusqu'à l'ardoise argileuse de manière que les grandes masses doivent .être considérées comme des formations principales; et les plus petites comme des formatiens:'sn(i ) On remarque quelquefois, dans les couches horizontales des grès ou d'autres roches, que la structure feuilletée se montre à angles droits avec le plan de la couche. Si donc tette structure lamelleuse , et les grandes couches terrestres ne sont que des variétés d'un mème phénomène , on petit en conclure qu'en général les couchés verticales n'ont pas pris cette direction par l'effet d'une force qui les aurait soulevées toutes formées , mais qu'elles sont uctuellement dans leur position primitive.

Volume 37, Il°. 22.2.

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