Journal des Mines (1815, volume 37) [Image 52]

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SUR LES MINES ET USINES

fait aussi quelques sondages. M. de Bastignac

avait, par un arrêt du Conseil, rendu à Ver-

sailles, le 22 mars 1788 , obtenu la concession de cette mine pour vingt ans , dans un arron-

dissement de 15oo t. de rayon, avec le droit d'y établir une verrerie, etc. Il avait même fait bâtir , sur l'emplacement de la mine, une petite maison destinée à servir de magasin ou de logement, et que les .habitans du pays désignent aujourd'hui sous le nom de maison du chevalier du diable. Les travaux de M. de Bastignac furent presque aussitôt interrompus par les troubles de la révolution, et son émigration qui en fut la suite. A sa mort, il laissa à Mme do Fare , sa nièce, et son héritière, la propriété du terrain où est située la mine du Lardin. Cette darne réclama auprès du Gouvernement le droit de reprendre cette exploitation, et le titre de concessionnaire, qu'elle prétendait lui avoir été transmis en même tems ; mais les travaux ayant été intetrompus pendant plus de dix ans sans cause légitime, le Ministre, sur l'avis du préfet'

de la Dordogne, et en exécution de la loi de 1791 , proposa la déchéance, qui fut en effet prononcée contre M.'" de Fare , comme héritière de M. de Bastignac ; il lui fut ensuite accordé

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travaux. Il y occupait 20 ouvriers, y compris trois mineurs ; on perça deux puits, dont l'un, entièrement hors de veines, ne pouvait donner aucune indication , et l'autre , placé à 5o pas du premier, tout près du bord de la Vizère et sur un deuxième affleurement, fut promptement abandonné, à cause des eaux qui y affluaient , comme il était facile de le prévoir. C'est presque ;uniquement de ce dernier puits, et d'un affleurement voisin de la maison dont on a parlé, qu'a été extrait le peu de charbon débité dans le pays, et sur lequel on a fait quel-

ques essais , que nous rapporterons plus bas. Ces travaux mal entrepris, et privés des se-

cours de l'art , puisqu'à cette époque il ne

se trouVait pas d'ingénieur des mines en mission dans ce département, furent abandonnés

long-tems avant l'exploitation du délai d'un an , accordé à 11/1tm' de Fare. Quelque tems après, MM. Bon et Teshiguris , maîtres de forges du département , hommes instruits et intelligens ,,réunissant toutes les facultés désirables , et comme chefs d'usines , plus inté-

ressés que personne à l'exploitation d'une mine de charbon de terre, peu distante de leurs établisseme,ns , se présentèrent, comme deman-

un an pour cormnencer quelques recherches, en attendant qu'en son propre ,nom elle pût obtenir, s'il y avait lieu , une concession nou-

deurs en concession, pour cinquante ans, de la mine de Lardin , et parurent devoir mériter

velle.

la préférence. Des circonstances contraires obligèrent depuis MM. Bon et Teshiguris à renon-

cer à cette entreprise. Cependant, à l'époque de leur demande , M. Hoche et M"" de Fare

de son côté, et y fit même Commencer quelques

renouvelèrent leurs prétentions, et sollicitèrent de nouveau la concession. M"" de Fare y renonça bientôt ; M. Hoche s'associa successive-

Cependant M. Hoche, qui venait d'acquérir en société avec MM. Romainville et Troidot l4 propriété de M"' de Fare , y compris la mine de houille dont il s'agit, sollicitait /a concession