Journal des Mines (1814, volume 36) [Image 105]

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SUR LES VASES 111.1-11.IIIIINS.

d'après des. caractères fixes qui tinssent à la nature intime des substances. De simples différences dans les couleurs ou dans la contexture suffisaient pour faire appliquer des noms diffé-

rens à des matières qui d'ailleurs étaient les mêmes.

6°. Transparence. Une transparence parfaite

était, suivant Pline, un défaut plutôt qu'une

qualité dans les vases murrhins_: ils n'avaient en général qu'une demi-transparence ; et ceci est confirmé par cette épigramme de Martial, qui a échappé aux recherches de Christius Nos bibimus 'vitro; tu nzurrii , Pontice : quare? Prodat perspicuus ne duo vina calix.

Ce que l'on pourrait traduire mot à mot de cette manière «Nous buvons dans le verre, et toi dans le murrhin P011 tiCUS : hé pourquoi? c'est de crainte qu'une coupe transparente ne laisse apercevoir deux vins différens..

70. Jeu de lumière. Quelques personnes

louaient dans le murrhin certains reflets, certains jeux de couleurs , qui présentaient un spectacle semblable à celui de l'arc-en-ciel. Cet

effet de lumière se remarque effectivement. dans certains morceaux de spath fluor ; c'est en

quelque sorte une propriété commune à ces substances auxquelles une contexture trèslamel leu se avait fait donner le nom de spaths: on la rencontre quelquefois dans le spath cal-

caire, sur-tout dans la variété nommée spath. d'Islande ; elle est très-remarquable aussi dans la variété de feldspath nommée adidaire , et, en

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en général, dans les minéraux qui réunissent les contextures vitreuse et lamelleuse. C'est le même effet que Romé de l'Isle (1) a quelquefois. nommé _mais pour d'autres substances, iris par fêlures. La cause en a été expliquée de la manière la plus claire par un de nos plus célèbres ph ysiciens modernes ,ainsi que celle de

tous les phénomènes analogues que présentent les minéraux (2). Ce passage de Pline n'a donc en lui-même rien que de précis c'est faute d'avoir connu ces circonstances , que la plupart des interprètes l'ont trouvé, incompréhensible. ti°. On reprochait à la matière murrhin &d'être sujette à renfermer dans son intérieur de,s parcelles de matières étrangères (sales). Ce mot a été généralement-traduit-par celui de taches (3);

interprétation contraire à l'idée de Pline, qui

vient de (lire, au même endroit, .que les taches étaient estimées , et qui parle seulerne*nt ici des défauts qui interrompent la continuité des masses : Sales, verrucae que non e4inentes sed ut incorpore etiam plerumque sessiles. Le spath fluor est sujet effectivement à renfermer une multitude de petits points de matière étrangère, sur- tout des pyrites et de l'an-

timoine. M. Gillet -Laumont, Inspecteur général des Mines , possède dans sa collection Un Vase de spath fluor, qu'a sa forme et à ses caractères de vétusté on ne peut mécopnaître (1) Crystallographie, page 171 , édition de 1772. (2) Voyez le Traité de Mi,1éraLoie, pa., M l'abbé Haüy.. (3) Une très-ancienne traduction de Pline par Pin,t de

Nauroy, , publiée en t581 , a rendu ce mot par celui de glaces.

Volume 36, no. 213.

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