Journal des Mines (1814, volume 36) [Image 5]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

8

SUR Z1 POUDRE A CANON.'

SUR LA POUDRE A CANON.

mille cinq cents toises, comme on l'observa âl'oc-

et des poudres faibles ; car à': des problèmesrésolus l'usage, assurément, n'est pas d'accorder des primes. Cependant, en considérant ces différences, il semble qu'on aurait pu se faire quelquefois la question suivante : Comment se fait-il que, nos fabriques ayant des substances toujours égales, un même dosage et une trituration invariable, on trouve cependant, entre leurs poudres, des différences de force aussi étonnantes que celle de dix, de vingt, et même de quarante mètres

casion de la réduction des charges par Belidor,

on peut compter que de pareilles poudres ne sont pas faibles; et parmi celles d'à-présent

en trouverait encore difficilement qui atteignissent cette portée-là. Mais accoutumé qu'on est, depuis plus d'un siècle, à l'opinion ci-dessus, on y tient par habitude, et par habitude encore on y tiendra long-temps. Lors donc qu'un commissaire envoyait ses poudres aux magasins, et qu'elles se trouvaient de quinze à vingt mètres au-dessous de la portée d'ordonnance, on les refusait, et il en était repris comme ayant mal fabriqué : si au contraire elles l'atteignaient, on l'en récompensait par une augmentation de traitement. Mais ce qui paroîtra sans doute extraordinaire en tout ceci, c'est qu'on ne pouvait pourtant pas lui montrer en quoi, dans le premier cas, son travail avait été défectueux, et pourquoi , dans le second il s'était surpassé : bonne et mauvaise poudre,

même encore aujourd'hui, sont donc le fruit du hasard. Ainsi l'on exigeait du commissaire une perfection dont on n'était pas en état de lui rendre compte ; on exigeait quil ne fît que que des poudres fortes, et on ne l'instruisait pas de ce qui pouvait l'exposer, durant le tra-

vail, à tirer une poudre faible d'in grédiens sans reproche; et en dernier lieu, cette remise qu'on accorda en 1798, en faveur de celles qui passeraient le minimum de portée, achève de confirmer ce guenons yen on s d'avan cer. Pareil en co ura-

-(rem eut ne démontre-t-il pas, en effet, qu'a cette époque, .an moins, on ne savait encore Tien des causes qui pouvaient amener des poudres fortes

9

,dans les portées d'épreuve ? Serait-il donc, dans la n attire de ces mêmes substances toujours dosées,

toujours battues d'une égale manière que cela

fût ainsi? Si cela est, il faut convenir pourtant que

rien n'est moins vraisemblable aux yeux de la raison ; car rien en effet ne choque autant les principes, comme de rencontrer des résultats qui ne cadrent point avec leurs causes. Vit-on jamais dans les monnaies un même alliage donner, après l'empreinte, des pièces à différens titres ? Pourquoi celui de la poudre, avec des élémens tout aussi invariables, donne- t-il néan-

moins des produits à toutes sortes de titres, si l'on peut dire ainsi ? Pourquoi enfin, d'une mix-

tion aussi uniformément travaillée par -tout, voyons-noussortir des poudres avec des d'explosion de force, _par conséquent aussi différences

surprenantes que celles d ont font foi tous les journaux d'épreuve ? A la vérité, comme la force réelle des poudres

n'est aucunement représentée par les expressions de nos éprouvettes, on peut rester fort tranquille sur l'emploi de celles que ces instrumens qualifient de poudre faible : aussi voit-on