Journal des Mines (1814, volume 35) [Image 228]

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CÔTES DE LA CHARENTE-INFERIEURE

à peu entre ces diverses coquilles , ainsi que

dans leur intérieur ; mais elle est en si petite quantité qu'on n'en voit ni amas , ni couches, et que beaucoup d'interstices sont restés vides. Je n'ai pu y apercevoir aucune des autres

bivalves qui naissent en abondance dans les sables et dans les vases de nos côtes ; on n'y voit non plus ni fossiles marins ou fluviatiles des contmens, ni pétrifications, ni concrétions calcaires, ni aucune trace d'ancienne formation ; en un mot, c'est un véritable banc d'huîtres que la mer ne semble avoir abandonné que depuis

peu de siècles ; on dirait presque depuis peu d'arillées.

On y remarque aussi des dispositions, nonseulement semblables à celles des bancs de la mer voisine, mais encore très-analogues à celles des grands rochers de madrépores qui forment chaque jour de nouveaux écueils dans les mers du Sud. En effet, Forster et d'autres navigateurs rapportent que cc les polypes y bâtissent, à » peu de distance de la surface de la mer, des

bancs très-étroits et fort bizarres , qui- sont verticaux du côté des courons , et ensuite contournés de manière à assurer dans leur

milieu des places calmes et abritées (I): » Enfin l'état de conservation des masses fait présumer que la nier l'a quitté tout-à-coup, mais sans agitation; si elle s'était abaissée lentement, ses vagues auraient certainement rompu ces longues chaussées et arrondi leurs sommets ; elles

auraient laissé sur leurs flancs beaucoup de (1) Voyez l'Essai do Géologie , par M. Faujas de SaintFond, tome II, pag. 41 et suivantes.

coquilles

ET DE LA VENDE.

439 coquilles usées ou roulées, et peut-être aussi des vases, des sables, et des galets. §. III. Examen des Causes de leur élévation au-dessus de la mer.

D'après la description faire de ces buttes, on voitque nous venons de donc qu'il s'agit des dépouilles dé plusieurs mollusques testacés qui Paraissent occuper la même place où ils sont nés, et qui dûrent nécessaire-ment leur existence aux mêmes conditions qu'exige encore leur postérité pour exister elle-même. Il fallait que la température de la mer et son degré de salure filssent à peu près les mêmes qu'aujourd'hui et que la mer ne s'élevât pas au-dessus de ces animaux à une hauteur moindre, ni beaucoup plus grande, qu'elle ne s'élève maintenant au-dessus de leurs semblables. Mais alors l'Océan était donc pour le moins de 62 pieds plus élevé qu'il né l'est à présent; et par uneprivilége spécial, 'c'est à notre contrée squ'il aurait laissé les coquilles de modernes qui, par leur position, ces espèces trouvent peut-être les plus élevées de tout leseglobe; on bien il faudrait supposer que tous ces mollusques sont nés:depuis que la mer est réduite niveau actuel, et que leur masse entière à son a été soulevée au-dessus de ce niveau par une révolu don extraordinaire. Il est évident que ces coquilles n'ont pu être accumulées painne violente agitation tout ici le cleniOntre. Il semble donc des flots; qu'on, est forcé de recourir à l'une des deux autre:s suppi sitions ; et cependant toutes les les plus grandes difficultés. Je deux présentent ne prétends point Volume 35, n.. 210.