Journal des Mines (1814, volume 35) [Image 202]

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MOYENS- D'EMPLOYER LA FLAMME

qu'il estnécessaire que la fonte ne se liquéfie que peu à peu, pour que toutes ses partie S soient

successivement exposées à l'action du vent ;

qu'il ne faut pas chercher à gagner sur

le temps, ni même espérer réduire de beaucoup le déchet, mais bien de tacher d'obtenir le même effet que dans le procédé ordinaire, en

diminuant la consommation du combustible.. Il est évident que, dans la disposition adoptée, il y a excès de chaleur, et que c'est cet excès qui produit le mal : qu'on essaye delle de réduire les dimensions du creuset, sa profondeur, la quantité de charbon dont on le remplit, peut-être la force du vent, en conservant le réverbère qui

recouvre la gueuse, et' il est probable qu'on. atteindra le but désiré. Cet objet est digne de rattention des métallurgistes instruits. MM.Riondel et Poirier ,dans les essais qu'ils Essai <Paf[mage dans ont faits à Prémery ( départ. de la Nièvre), un foyer n'ont pas eu pour but principal l'emploi de la couvert. flamme perdue ; mais ils ont cherché à diminuer. la consommation du combustible en évitant la

dispersion de la chaleur et en la concentrant dans les foyers, ce qui revient à peu près au même. Pour cela ils ont entouré chaque feu, sans y rien changer d'ailleurs, d'une maçon-

nerie en briques, voûtée et n'ayant d'ouvertures que celles nécessaires pour la manoeuvre des

ouvriers et l'issue des gaz qui résultent de la combustion (Voy. ji;g. 10, il, 12, 13 et i4, et l'explication ) ; et ils ont fait procéder, dans

de semblables fourneaux à l'affinage et au mazéage de la fonte, par la méthode dite du Nivernais. Ils ont remarqué que l'on économisait ainsi une grande quantité de charbon , et que l'opération

DES HAUTS FOURNEAUX, etc.

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l'opération allait beaucoup plus vite qu'à l'ordinaire. Mais les ouvriers se sont plaints de n'avoir pas toute l'aisance possible pour travailler dans le foyer, et d'être extrêmement incommodés par la chaleur que lancent sur eux les briques rouges : ils ont prétendu aussi que le fer perdait quelque chose de Sa qualité. Ces inconvéniens ont déterminé presque tous les maîtres de forges qui avaient voulu imiter M. Riondel, la plupart machinalement, et s'en se rendre compte des résultats, à abandonner ,ce procédé. MM. Riondel et Poirier ne se sont pas laissé rebuter par les difficultés ; ils savent qu'il faut beaucoup de persévérance pour introduire des innovations dans les arts, et qu'on n'atteint pas tout d'un coup la perfection ; ils se sont restreints à appliquer leur invention au. mazéage , opération dans laquelle elle produit une économie que ne contestent pas les chefs d'usines les plus prévenus; et, pour atténuer autant que possible l'effet incommode de la réverbération de la chaleur sur les ouvriers, ils ont garni l'ouverture d'une porte verticale mobile, à l'aide de laquelle on ferme les fours à volonté ; ils ont aussi percé la voûte de ces fours pour donner, en cas de besoin, une issue plus libre à la flamme qu'ils font ordinairement sortir par une ouverture pratiquée dans la paroi postérieure du four. La chaleur, ainsi concentrée, acquiert une 01,servatrès-grande intensité; la maçonnerie est d'un rouge blanc, le charbon est incandescent dans

toute sa masse, et les gaz brûlent même en

partie sous la voûte. En même temps que l'opération va très- vite , on observe que la combusFo/Jerne 35, no. 210. f