Journal des Mines (1814, volume 35) [Image 70]

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SUR LA G-10G-NOSIE

globe : mais, comme il n'est pas possible non plus, ainsi que je viens de l'exposer, de conserver l'ancienne, il faut en chercher une qui fondée uniquement sur les faits observés, ne servira qu'à les généraliser, et qui soit bonne, tant que les conséquences tirées de ces faits n'auront pas été modifiées par de nouvelles observations. Je sais que j'annonce une sorte d'hésitation dans la marche de la science ; mais

les sciences les plus précises, telles que la phy7 signe , la chimie, etc. , n'ont-elles pas éprouvé dans leur théorie, c'est-à-dire, dans le système. de généralisation de leurs faits , des- changemens qui ont été une suite nécessaire de leurs progrès ? Le principe de cette division sera de séparer' les terrains en divers groupes, qui pourraient être désignés par des noms tirés, ou de la roche ordinairement dominante dans ces groupes, ou. d'autres propriétés caractéristiques, ,mais qui ne désigneraient ni l'époque de formation de ces terrains, ni l'ordre de leur superposition. La. série dans laquelle on. placera ces groupes, ou mieux encore l'histoire des rapports qu'on aura reconnus entre eux, et les autres groupes, établira peu à peu, d'abord la réalité d'un ordre de superposition, dans le cas où il y en aurait

un réel et constant, et ensuite cet ordre lui-

même, à mesure que. les observations le feront connaître. Ne pourrait-on pas, par exemple, essayer,

dans l'état où est actuellement la science, de diviser en neuf classes, groupes ou époques les terrains qui composent la partie différentes' connue de l'écorce du globe ?

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DU COTENTIN.

La première classe renfermerait les terrains dans lesquels on n'a encore découvert aucun débris de corps organisés, dont la structure est généralement cristallisée , et dans la composition desquels les roches granitiques , proprement dites, sont dominantes. La deuxième classe comprendrait les terrains de structure généralement compacte, de formation de sédiment, renfermant quelques débris de corps organisés ; ces corps diffèrent beaucoup de ceux qui vivent actuellement à la surface du globe ; il paraît qu'on y trouve principalement des empreintes de végétaux mono-

cotylédones, et de ces animaux qui ont tant

de ressemblance extérieure avec les végétaux, qu'on les a nommés zoophites ; les végétaux et ces animaux caractériseraient particulièrement ce groupe. On connaît d'autres terrains également for-

més par voie de cristallisation, mais renfermant- cependant quelques couches de sédiment, ne présentant aucune trace de corps organisés, et renfermant pour roches caracté-

ristiques les syénites et des porphyres ; ces terrains , qui sont ordinairement posés sur les précédens , ou qui alternent avec eux, formeraient, mais dans le premier cas seulement, une troisième classe ou groupe. A la quatrième classe commencent les terrains qui renferment abondamment des débris

de corps organisés ; ce sont les débris d'animaux marins qui y dominent ; on pourra les subdiviser d'après l'ordre ou le genre d'animaux qui y sont le plus abondans ou le plus caractéristiques.

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