Journal des Mines (1814, volume 35) [Image 4]

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DU SIMPLON.

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SUR LA GÉOLOGIE ET LA MINÉRALOGIE

courir et de gravir les pics escarpés qui couronnent la vallée du Rhône , depuis le SaintGothard jusqu'à Saint -Maurice , a dù nécessairement retarder les progrès dans une étude

si précieuse pour les besoins de la société. Quelques naturalistes ont visité ces contrées, mais avec une telle rapidité, cille leurs observations n'ont pu conduire à des résultats positifs , et

pour l'avancement de la science et sous le

rapport de l'utilité publique. Il est bien fâcheux 4.Lip le célèbre de Saussure n'ait pu porter son attention d'une manière particulière dans une vallée aussi intéressante. Partout le voyageur géologue admire avec surprise l'immensité des richesses que renferme le Simplon. Ici des , des pics, qui s'élèvent à des hauteurs prodigieuses , annoncent les premiers travaux de la nature ; là des Montagnes dont lés flancs sont déchirés, à escarpemens verticaux, à couches. horizontales , sont des témoins de la grande débâcle que notre globe a éprouvée ; plus loin enfin on ne trouve souvent qu'un terrain mixte, dont il est bien difficile de déterminer et de préciser les limites ,qui le cir-

conscrivent. Je me suis proposé, dans cette Notice , d'exposer quelques faits que j'ai observés dans la vallée du Rhône , et de faire connaître les avantages que la société pourrait tirer des substances minérales qu'elle renferme.

Le département du Simplon que j'ai parcouru pendant trois années consécutives , a

toujours été regardé comme de première formation. Il était naturel de ne point concevoir d'autre opinion d'après les faits exposés par

7 des voyageurs qui n'avaient visité ces contrées que superficiellement. Jusqu'ici on n'avait

aperçu aucune trace d'êtres organisés, aucun

agglomérat, pour faire naître l'idée que ce pays devait être rangé dans les terrains de transition. 11 est vrai aussi que ces terrains sont peu connus , et qu'ils n'ont pas été étudiés avec autant de soin que leur nature l'exige.

Ils renferment cependant des richesses minérales particulières, et par cela seul ils devaient mériter une plus grande attention. Le Bas-Vallais m'a présenté une structure plus intéressante que la partie qui s'étend depuis Sion jusqu'à Saint-Gothard, sous le rapport de la géologie. Le célèbre de Saussure

avait déjà fait connaître les pouddingues à

fragmens primitifs de Valorsines , et ceux que l'on rencontre au-dessous de Martigny dans la commune de Salvan ; niais il ne connaissait pas

les terrains de grauwacke et d'anthracite qui ont servi à M. Brochant, pour prouver que

toute la Tarentaise était de formation intermédiaire. L'ouvrage de cet ingénieur en chef sur cette .partie des Alpes, est un chef-d'oeuvre et

un modèle à suivre pour la description des terrains. Il avait lui-même observé la couche

de combustible fossile de la Chaudoline , près de Sion ; mais la science était trop peu avancée pour reconnaître les pouddingues à fragmens primitifs, ciment de schiste micacé et argileux.

J'ai depuis examiné et étudié ce terrain avec soin, et j'ai trouvé tous les caractères des

grauvvackes et des anthracites. Ce même fait s'observe encore dans la commune de Salvan et les travaux de recherches

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