Journal des Mines (1813, volume 34) [Image 144]

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DESCRIPTION MINÉRALOGIQUE

qui ne l'est pas encore : mais, sous ce rapport

son effet est plus incomplet et plus lent que celui de la chaux vive ; ee qui est presque toujours un bien, car on ne eut se dissimuler que l'abus de cette dernière peut amener la terre à une infertilité complète.

De plus ,il est sans doute des marnes, comme

des pierres calcaires. , qui conservent encore quelques restes des parties des animaux qui ont formé les coquilles auxquelles elles doivent leur existence , et du sel Marin qui les a autrefois imprégnées. Elles peuvent donc encore

agir dans qnelques cas comme un véritable engrais, et comme un stimulant. On peut conclure du fait de la décomposition de l'air par la marne, et l'expérience de

tous les siècles. et de tous les pays le cenfirme qu'il est je ne dis pas seulement utile , mais même nécessaire , :de laisser long-teins la marne hors de la terre avant de l'employer, comme je

DIT, DÉPARTEMENT DE L'iSiRE.

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On a vu plu § haut que les premiers peuples de la Gaule et de la Bretagne employaient des miaules dont les effets se faisaient sentir pen-

dant ti:i grand nombre d'années. La marne pierreuse, que Pline dit être blanche ou rousse, agissait pendant cinquante années. Utrunzque

/zob genus semel injectant, in quinquaginta annos valet, etfrugum et pabuti uhertate (1).

La marne dont se servaient les peuples de la Grande-Bretagne , était -bien supérieure à

celle-là-, puisque, .suivant le même auteur, les effets de sa puissance se faisaient sentir quatre-vingts ai' s après le marnage. rtilc maxime

Britannia atitur ; durcir annis Lxxx. Elle est même telle, ajoute Pline, qu'il n'y a pas d'exemple qu'un homme en ait mis deux fois Sur une même possession pendant sa vie. _Ne-

s. VIII.

que est exemptant allias qui bis in vita hanc eidem injecerit. Le meilleur cultivateur , guidé par ses observations journalières, a de la peine à discerner la diminution insensible des effets de la marne, et l'espoir de nouvelles récoltes abondantes a été le seul motif qui a pu jusqu'à ce

Durée des effets de la marne.

item on les a peut-être multipliés, pendant

l'ai déjà annoncé , soit qu'elle soit argileuse soit qu'elle soit pulvérulente , soit qu'elle soit pierreuse.

On n'a point encore de notions certaines sur la durée des effets de la marne. Les laboureurs les plus expérimentés ont remarqué que le marnage ne se faisait sentir que la troisième et quel-

quefois la quatrième année, et que ses bons effets continuaient pendant quinze ou vingt ans, et même au-dela dans certains sols.

jour déterminerle nombre des marnages qu'une même terre pent,S'upporter en un siècle. Sou-

que les marnages précédens agissaient encore d'une manière efficace. Dans quelques pays on marne tes terres tous les dix ou douze ans; dans quelques autres on -en laisse écouler vingt ou vingt-cinq, tandis que, dans certaines contrées, on croirait nuire -

(1) Pline, Hist. nat. lib, XVII , cap. VII.

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