Journal des Mines (1813, volume 34) [Image 73]

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Les produits que je viens de spécifier ne sont pas les seuls. bienfaits accordés aux bouilleurs. Sa Majesté a voulu que leur caisse fût dotée des fonds de bienfaisance', dont S. Ex. le Ministre de l'Intérieur autorisera l'emploi d'ap,ès ma proposition, et sur le rapport dé M. le Directeur-gépéral des Mines.

Ces fonds, Messieurs, vont être employés à acheter des rentes au profit de l'établissement, dont le revenu s'augmentera des économies annuelles qu'il sera possible de faire., Il est donc facile de prévoir que les braves bouilleurs, et -toutes les personnes employées dans les exploitations, formant entre eux une famille particulière, seront désormais à l'abri des atteintes de la inisère. On ne verra de pauvres parmi eux, que les paresseux et ceux dont les maladies seraient le résultat de la débauche ou de l'inconduite ; car la Commission chargée par l'art. a4 du. décret, de faire tous les règlemens qu'elle j ugera nécessaires, sévère autant que bienfaisante. L'intrigue et la faveur 5. , ront aucune influence auprès d'elle , parce qu'elle ne cherchera point à plaire, mais à être utile , et qu'un pareil établissement ne peut se soutenir et suffire à tous les besoins réels que par une justice distributive. La tâche n'est pas facile, Messieurs, je ne le dissimule _point ; car si le ministère chargé de faire punir les coupables est le plus fâcheux-, celui de disposer des secours et des récompenses est certainement le plus difficile et le plus délicat.,L'idée d'infliger une punitio n, non méritée révolte , mais celle d'accorder une grâce mal placée a toujours un côté si sécluisau, qu'il n'est pas aisé d'y résister. La justice distributive, je le répète, Messieurs, est donc la base essentielle de toute la société et on ne peut s'en écarter sans de très-graves inconvéniens : des faveurs non justifiées aux yeux de tous ne seraient propres qu'a décourager ceux qui les auraient mieux méritées, sans rendre plus estimables ceux qui les obtiendraient.

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I 43 Les lois, règlemens et ordonnances concernant la police -devant être exécutés avec rigueur , nul ouvrier ne pourra être, reçu dans une exploitation sans être muni d'un livret en bonne forme. Ainsi on ne verra plus ces émigrations d'une houillère à une autre, qui sont le résultat de la séduction ou de l'inconduite. L'ouvrier, surtout, sera protégé contre la cupidité qui 'exigerait de lui des sacrifices qu'il ne doit pas. La Commission administrative ne négligera aucun moyen d'assurer le succès d'un établissement qui doit se perpétuer

d'âge en âge, et dont, chaque jour, on appréciera davantage les bienfaits. Elle sera l'émule de la Société de Charité maternelle de Liège, qui, depuis quatre ans, répand des secours et des consolations avec un zèle admirable. Elle soignera, comme ses ceins , ces noinbreuses familles demifleurs que Sa Majesté lui confie ; mais elle leur demande la même confiance , et elle s'unit, dès ce moment, à tous les sociétaires pour s'occuper avec sollicitude de la prospérité des exploitations et-du bonheur de tous. Enfin, Messieurs , l'autorité de l'habitude s'établit insem, siblement, et devient plus impérieuse que la loi mé,,me; ainsi la Caisse de Prévoyance influera sur les moeurs d'un grand nombre d'ouvriers, qui, étant sans avenir aujourd'hui, sacrifient à des jouissances passagères leur repos, leur santé et leur devoir. Bientôt nous ne seront plus affligés par le spec-

tacle d'une multitude d'e n fans accoutumés à sol I ici ter la bien-

faisance publique ; etrinstitution dont nous sommes les premiers surveillans , attestera à nos derniers neveux la bonté

paternelle de NAPOLÉON-LE -GRAND , dont le nom. sera répété et vénéré aussi long--tems qu'ils pourront se communiquer par la pensée et par la parole.