Journal des Mines (1813, volume 33) [Image 146]

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SUR L'HISTOIRE DE LA FABRICATION

les produits fabriqués étaient ensuite importés en Suède par ces mêmes négocions. La ville de Lubeck surtout, à la faveur des priviléges qu'elle

avait obtenus , exerçait sur le commerce de la Suède l'espèce de suprématie qu'une métropole se réserve sur ses colonies.' Ile âge. Le premier soin de Gustave Vasa fut

de mettre fin à ce monopole. Il commença

par défendre l'exportation du minerai et de la fonte de fer ; et comme ces mesures portaient préjudice à plusieurs usines de l'Allemagne, il lui devint d'autant plus facile de déterminer des maîtres de forges et des ouvriers habiles à quitter ce pays pour se fixer en Suède, où les

produits de ces usines s'étaient vendus jusqu'alors.

Il s'intéressa lui-même dans plusieurs établissemens nouveaux. Tous ses règlemens eu-

rent pour objet de conserver à ses sujets le bénéfice de la main-d'uvre. C'est par ces sages dispositions qu'il a mérité d'être regardé comme le fondateur de la fabrication et du commerce du fer en Suède, quoique les effets en aient été peu sensibles pendant

ET DU COMMERCE DU FER EN SIIiDE.

les colons qui émigraient de la Finlande : il encouragea l'exploitation des mines et l'établis-

sement des usines à fer. Un district de mines situé dans cette province a pris, de ce prince, le nom qu'il porte de tarlskoga. Ce prince, lorsqu'il fut monté sur le trône donna plus d'étendue à ses mesures. Il se servit d'un refugié protestant, nommé Chenon, pour attirer en Suède des protestans français ou wallons , que leurs opinions religieuses détermi-

naient à s'expatrier. Ceux d'entre ces réfugiés qui avaient quelque fortune, construisirent ou achetèrent des usines ; ceux qui- n'en avaient point travaillèrent dans ces établissemens. Les uns et les autres firent connaître des procédés igouveaux pour le traitement du fer. Plusieurs familles existantes en Suède rapportent leur origine à cette première émigration, qui précéda de plus de 8o ans celle occasionnée par la révocation de l'édit de Nantes. Telles sont celles de Drès , Gag-ot , du Loc , Durand , d'Epreez , Garney, la Montagne et de la Thouange, , outre les descendans de Chenon

sa vie ,puisque l'exportation du fer en barre

lui-même.

n'excédait pas encore 12,000 skepponds par an

servé le nom de Par-Dix,

à la fin de son règne. Le duc Charles, le second de ses fils, qui régna dans la suite sous le nom de Charles IX, fut animé du même esprit. Diverses provinces riches en mines corriposaient son apanage. Il fixa sa résidence dans, celle de Y,Verineland, qui n'avait pu se rétablir des atteintes que la grande peste du 14e siècle avait portées à sa population. Là, il accueillit

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Une forge du canton de;Philipstad a conreçut de

ses fondateurs, dix Français réunis en société. Ce fut sous le règne de Charles IX. que Suède commença à joindre à l'exportation de

fer en barre celle du fer façonné, en clous, en fers de chevaux':, en canons de fusils, et de plusieurs autres manières. Dans l'état où ce prince laissait, en mourant,

le commerce du fer, il suffisait, pour que ce com-

merce continuât de prospérer, qu'on ne "portât

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