Journal des Mines (1813, volume 33) [Image 42]

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SUR urvrrisrs MACHINES Lorsqu'une colonne d'eau se met dans l'air elle en entraîne une portion avec elle , soit par l'adhérence des deux fluides l'un pour l'autre, soit parce qu'il se forme autour de la colonne d'eau une espèce de vide vers lequel l'air am, biant se précipite, effet démontré par les belles expériences de M. Venturi ; il suit de là que l'eau, en traversant une masse d'air, en absorbe une partie, et devient en quelque sorte gazeuse; et c'est ce que M. Maunoury appelle hydréde par succioa. Si, au contraire, on suppose qu'un volume d'air soit chassé de force dans une masse d'eau, par un soufflet ou de toute autre manière', et que ce volume d'air, en pénétrant dans l'eau, s'y trouve divisé en un grand nombre de petites bulles, au moyen de filières très-petites, par: lesquelles on l'aura contraint de passer, le iné 72

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lange qui en résultera .est ce que M. Maunoury appelle hydréole par pression , parce

qu'effectivement c'est par une forte compres-

sion de' l'air, qu'on l'oblige à entrer et à se

disséminer dans toutes les parties de la niasse fluide.

Dans l'un et l'autre de ces deux hydréoles , l'eau devenue gazeuse devient plus légère que l'eau pure , et par conséquent susceptible- de monter plus haut que le réservoir. Telle est la base du second, moyen preposé par M. Man, noury. L'auteur varie, comme à son ordinaire, ses applications ; il nous suffira ici d'en quer une ou deux. Concevons un réservoir au fond duquel soit adapté un tuyau recourbé et dont la branchq

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HYDRAULIQUES.'

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recourbée s'élève plus haut que le réservoir. Dans son état naturel, l'eau se mettra de ni-

veau dans le réservoir et dans le tuyau. Supposons maintenant que, vers le milieu de la longueur du tuyau, on perce la paroi, et qu'on y adapte la tuyère d'un soufflet qui.y chasse l'air de force, non à plein courant, mais par l'interposition d'une plaque percée d'un grand n ombre

de petits trous, pour diviser le volume d'air ; l'air pénétrera, dans la masse d'eau, en forme de bulles très-déliées , et l'adhésion des particules d'eau entre elles tiendra ces petites bulles séparées ; l'eau du tuyau deviendra donc gazeuse au-dessus de l'ouverture faite clans la paroi , et spécifiquement plus légère que l'eau du réservoir ; donc elle montera dans ce tuyau au-dessus de ce réservoir, et pcnirra rentrer dans

ce même réservoir ou dans un autre réservoir plus élevé que le premier. Mais l'objetde M.Man-

noury ne serait pas rempli complètement, s'il n'était parvenu à remplacer le soufflet, qui est une pièce mobile, par un autre moyen ; et ce moyen est fort simple. L'auteur dérive de son réservoir une seconde colonne qui tombe par un nouveau tuyau dans

une. capacité close. A mesure que l'eau remplit cette capacité, l'air s'y comprime, et c'est cet air cemprimé qui, étant reporté par un autre

tuyau à l'ouverture de la paroi du premier, y remplace le soufflet, jusqu'à ce que, la capacité, close étant remplie d'eau , l'air en soit entièrement consommé. Mais alors l'effet cesserait si l'on ne vidait la capacité close pour rétablir les çlloses dans leur premier état, et c'est ce que