Journal des Mines (1813, volume 33) [Image 5]

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CONSTITUTION Ci, °LOGIQUE D'UNE PORTION

laquelle il donne le nom de Montagne de Lan-

gres, n'a pas, comme l'a dit ce grand naturaliste, ses sommités les plus élevées aux environs de cette ville (I). A l'époque où il écrivait, il n'avait point été fait d'opérations de nivellement sur les divers points de la chaîne, et on ne pouvait juger des hauteurs relatives que par approximation. Des deux versans des sommités qui avoisinent Langres , partent, il est vrai, des sources dont les eaux aboutissent aux deux mers; ruais ce fait, où le vulgaire croit

trouver la preuve de la plus grande élévation, tient moins à la hauteur réelle de cette chaîne de montagn es qu'à sa direction (2), et s'observe sur

une multitude de points, depuis les sources de la Saône jusqu'à celles de la Seine, sur une étendue de plus de seize myriamètres ( 4o lieues). M. l'ingénieur Plagmol , s'étant trouvé dans l'obligation d'exécuter le nivellemen.t à partir de Dijon, de toute la ligne du canal jusqu'au sommet de la montagne de Sombernon , opération qu'a a répétée plusieurs fois avec une M. l'Ingénieur en chef des mines , Héricart de Thury, , dont l'honore le savoir, et à l'amitié duquel j'attache Beaucoup de prix, a reproduit, dans l'intéressant Mémoire

intitulé : Essai patama graphique sur la Meuse, qui a été inséré dans ce Journal, tom. 12, pag. 291 , une partie des assertions de M. de Buffon. Il les ,rectifierait sans doute aujourd'hui que de bonnes observations ont fait connaître les véritables proportions des principales montagnes de cette

chaîne. Le château de Sombernon en fournit la preuve. Placé sur une des pentes de la montagne de ce nom , qui elleMême n'est pas la plus élevée de celles des environs de Dijon , il envoie les eaux de ses toitures aux deux mers par des gouttières opposées.

DU Di:PARTEMENT DE LA CÔTE-D'OR.

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rigoureuse exactitude (i); je lui ai demandé de la prolonger sur quelques-unes des sommités voisines , afin de vérifier , par une contre-épreuve, les observations que le Père André de Gy a faites à l'aide de son baromètre , et dont il a consigné les résultats dans ce Journal (2). J'ai accompagné moi - même cet ingénieur dans la plus importante de ces reconnaissances, celle de la montagne dite le Tasselot, située à 6 kilomètres (une lieue et demie ) sud de Saint-Seine, près le village de .Tronhaut , et que le Père André a regardé comme le point le plus élevé de la chaîne. Ayant fait porter sur la cime un niveau à bulle

d'air de Lenoir, excellent instrument qui a

servi pour tous ces divers nivellemens , nous avons reconnu que le Tasselot ne mérite que le second rang , et qu'il est dominé à l'est d'environ quatre à cinq mètres (3), par la petite chaîne qui borde la charmante vallée dite le C'est à lui que je dois la carte qui accompagne ce Mémoire , et le dessin de la planche I. Tom. 13 pag. 426. Cette estimation est plus rigoureuse qu'on ne serait d'abord porté à le croire , lorsqu'on veut reconnal tre , au moyen d'un niveau à lunette, de combien une sommité boisée que l'on observe, est plus élevée que celle sur laquelle on est placé, surtout si celle-ci n'est pas très-éloignée de la première. En examinant attentivement à quelle ligne s'arrête, au-dessous de la surface, le fil délié qui traverse l'ob-

jectif de la lunette, on juge la différence d'élévation des deux sommités, par la comparaison de l'épaisseur du terrain compris dans cette ligne, avec la hauteur correspondante des arbres supérieurs , que l'on peut apprécier par la connaissance de celle à laquelle ils parviennent dans le pays.