Journal des Mines (1812, volume 32) [Image 100]

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ET DANS LA VALL1E DE CHAMOTJNI.

VOYAGE A GENÉVE

renommée par sa richesse en dépouilles fossiles d'animaux, marins, et par une belle collection de laves ; le cabinet de M. professeur

de zoologie, unique , tant Jurine' pour les irzsectes qui ont servi de base à sa nouvelle méthode de classer les hyménoptères et les diptères , que pour les roches sur lesquelles ce savant a

commencé un travail important, déjà annoncé dans ce Journal, où il a démontré l'insuffisance des dénominations données aux roches ditesprimitives , pour indiquer leur nature, leur époque de formation , et parvenir à s'étendre en géologie (1). M. Leschevin cite encore le cabinet de M. Tingry, professeurde chimie, pour la richesse

et la beauté des minéraux étrangers qu'il possède ; il eut un grand regret que l'absence de

M. de Saussure fils I 'empéchât de voirla précieuse

collection, formée par son père et augmentée par lui; diverses circonstances le privèrent aussi de voir le cabinet de physique de M. Pictet, et la collection d'histoire ,naturelle recueillie en

grande partie par ce savant. En parlant des progrès de l'agriculture dans les environs de Genève , il cite les ouvrages

de M. de Saussure- fils, sur la végétation

) Voyez Journ. des Min. , 9e vol. , 114 , mai 1%6 , p. 367, le Mémoire où M. Jurine , frappé de la confusion (pie l'on remarque dans les roches nommées granites, de celle plus étrange encore qui existe dans celles dites de corne, du défaut de noms pour exprimer diverses roches amphibo-

ligues et talquenses , si abondantes dans la nature et partiCulièrement auMont-Blanc propose trois nouveaux noms pour indiquer 'leurs diverses combinaisons , leur ancienneté et leur apparence trompeuse. (Note des Rédacteurs.)

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de M. Pictet, sur les assolemens : de M. Maurice sur les engrais, la finesse de la laine des

mérinos de M. Boissier ; la hauteur jointe a la grande finesse de ceux de MM. Pictet et Audéoud.

S'occupant ensuite de la géologie , il fait observer, sur la route qui mène de Genève à Charnouni , les divers gisemens des roches se-

condaires et primitives ; il indique des couches verticales adossées a.des couches horizontales ; d'autres contournées, ployées , relevées , ainsi

qu'il s'en trouve dans diverses parties du Jura et des Pyrénées ; il parle des stalactites de la caverne de Bahne , ouverte dans une roche calcaire grise, et des contes faits sur les merveilles qu'elle renfermait ; il indique une couche calcaire feuilletée qui recouvre cette roche, en suit les inflexions, les ondulations, et s'étend jusqu'à Sallanches, à plus de 12000 mètres au-dessus de la. Balme. JE décrit les bosquets charmans de Magland , et la cascade d'environ 260 'mètres d'Arpenaz ; il fait connaître les dangers de ces torrens subits de boue, nominés par les gens du pays le riant-sauvage, qui heureusement sont rares et d'une très-courte durée ; mais qui descendent Clans ces vallées avec

une si grande vitesse, qu'ils entraîneraient les voyageurs, s'ils n'étaient avertis par les cris des Montagnards.

Arrivé au hameau de Chède, il décrit son

petit lac, entouré de beaux arbres, d'une prai-

rie délicieuse et de rochers couverts de mous-se, d'où l'on aperçoit les cimes neigées du MontBlanc. Il indique la place de la ville de Dionisia qui fut engloutie et recouverte de gravier par ,