Journal des Mines (1811, volume 30) [Image 123]

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236 cOmEIN'AISON DU GAZ OXYMURIATIQTIE

Ces expériences nous mettent en état d'expliquer pourquoi différens auteurs ont attribué différentes propriétés au gaz oxymuriatique.

Si l'on n'a pas recueilli jusqu'à présent le gaz détonant, c'est qu'on a toujours employé de l'eau pour recueillir les produits de Phyperoxymuriate de potasse, et à moins que l'eau ne soit entièrement saturée de gaz détonant, on n'obtient que du gaz oxymuriatique. Une autre circonstance peut avoir aussi été un obstacle à la découverte de ce gaz, c'est qu'on aura employé un acide trop fort. Cette substance produit les phénomènes que M. Chenevix , dans son savant Mémoire sur l'acide oxymuriatique , attribue à l'acide mu-; riatique hyperoxygéné ; et ces phénomènes prouvent la vérité de ses conjectures sur l'existence possible d'un composé de gaz oxymuria-, tique et d'oxygène clans un état séparé. Les explosions qui ont lieu lorsqu'on essaie d'obtenir les produits de l'hyperoxymuriate de potasse , sont évidemment dues à la décomposition de cette substance nouvelle et extraordinaire. Toutes les conclusions que j'ai essayées deformerrelativement à la non-décomposition du gaz oxymuriatique , Sont, à ce que j'imagine, entièrement confirmées par ces nouveaux faits. le gaz oxymuriatique contenait de l'oxygène

on ne comprendrait pas aisément pourquoi

le. nouveau gaz donnerait de l'oxygène au gaz acide muriatique , lequel doit déjà contenir de l'oxygène combiné intimement ; tandis que si

ET DIT GAZ oxyG1NE.

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l'on adopte l'idée , que l'acide muriatique est un composé d'hydrogène et de gaz oxymuriatique , les phénomènes sont tels qu'on a lieu de s'y attendre. Si la faculté qu'ont les corps de brûler dans le gaz oxymuriatique , dépendait de la présence de l'oxygène, ils devraient tous brûler avec plus d'énergie dans le nouveau gaz .; mais le cuivre , l'antimoine , Parsenic , le fer et le soufre , n'ont aucune action sur lui jusqu'à ce qu'il soit décomposé ; -et alors ils agissent suivant leurs affinités respectives pour l'oxygène ou pour le gaz oxymuriatique. Une expérience bien simple confirme cette -

opinion : que l'on mette une feuille de laiton

dans un. récipient de verre

,

et qu'après y

avoir fait le vide, on y introduise le nouveau - gaz, il n'y aura aucune action ; si on la jette dans un peu de gaz nitreux, la décomposition s'opère rapidement, et.le métal brûle avec un - grand éclat. En supposant que l'oxygène et le gaz ox.ymuriatique -appartiennent -a la même classe de corps , leur affinité réciproque peut être considérée comme très-faible , et c'est ainsi qu'on la trouve en effet ; ils sont séparés l'un

de l'autre par l'affinité de toute autre subs-

tance , et sont, rendus répulsifs l'un de l'autre par un très-faible degré de chaleur. Les effets les plus vifs de combustion qui

nous soient connus, sont ceux produits par la condensation du gaz oxygène ou du gaz

oxymuriatique; mais dans les expériences dont nous venons de parler, il y a une violente ex-.