Journal des Mines (1811, volume 30) [Image 84]

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SUR L'OPACIFICATION

de clarté je les ai rédigées non pas dans l'ordre de leur exécution, mais dans celui qui m'a paru le ,plus propre à en faciliter l'intelligence.

Si je ne les ai pas publiées plut&, c'est que, ne me dissiniulant pas tout ce qu'elles laissent à

désirer, j'aurais voulu les porter plus loin

mais, incertain si mes occupations me permettront 'de leur donner la suite dont je les crois susceptibles , je me suis décidé à les laisser paraître telles qu'elles sont, dans l'espoir qu'elles pourront épargner quelque travail à ceux qui se livrent à des recherches analogues.

Des expériences relatives à la pyrotechnie ne peuvent offrir de notions exactes qu'autant flue les températures auxquelles elles ont été faites sont déterminées, et malheureusement, il n'existe aucun moyen de déterminer celles-

ci avec la préon désirable. Cependant, comme il était indispensable d'indiquer le moins vaguement possible les températures auxquelles

opéré , ai cru devoir adopter, pour cette indication, l'instrument le plus connu, le promètre de Wedgwood.

IN1ARODUCTION. Les arts chimiques effrent plus d'un phéno-

mène dont la connaissance, renfermée dans les ateliers, non-seulement ne parvient pas aux savans, mais même fixe d'autant moins l'attention des fabricans , que leur réussite commer-

ciale n'y est pas intéressée; telles sont dans

l'art de la verrerie, diverses modifications que subit le verre dans certaines circonstances , et

DES CORPS VITREUX.

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spécialement celle qu'il éprouve lorsqu'il est soumis à de basses températures; modifications

qui n'ont pu manquer d'être connues des manipulateurs dès l'origine des fabrications vitreuses. Dans le grand nombre d'essais entrepris par

l'illustre Réaumur, au sujet de la cémentation du fer, ce savant fut conduit, par l'analogie, à éprouver les effets de cette opération sur le

verre. Les produits opaques qu'il obtint lui parurent du verre dévitrifié (i) , et même une véritable porcelaine à 'laquelle il donna les noms de porcelaine de verre, _porcelaine par révification ,

par transfo' rmation , etc. (2). De-

puis on a dit, porcelaine par dévitrification, porcelaine de Réaumur.

Je ne disputerai point si l'on est plus ou

moins fondé à qualifier de dévitrification un changement d'état dans lequel hi nature chimique du verre ne paraît point altérée, je me bornerai à représenter que si l'on soumet à la fusion du verre opacifié, il y reprend tous les caractères qu'il avait perdus, ainsi qu'on le verra par la suite de ce Mémoire. Quant à la dénomination de porcelaine, elle manque certainement d'exactitude, puisque le verre, pour être privé de transparence, n'en diffère pas moins essentiellement de la porcelaine.

Ne doutant pas que le phénomène signalé

(i) Mémoires de l'Académie royale des Sciences, année page 374. (2) Mémoires de l'Académie royale, des Sciences, année 2739'

'739 page 375.

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