Journal des Mines (1811, volume 29) [Image 202]

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DE LA PLATINUE. E ET DU DOUBLJ

M. Tromsdorff a. décrit dans le tom. VII de son Journal , d'après la communication que lui en

avait donnée M. Strauss (I). On présente le platine au mercure dans l'état

de division où il se trouve, lorSqu'après avoirété précipité de sa dissolution par le muriate d'am-

moniaque, on l'a ramené à l'état métallique, en le tenant une demi-heure à un grand feu dans un creuset couvert. Le platine n'a alors que l'apparence d'il ne poudre grise agglomérée.

Si on le mêle à trois parties de mercure, la trituration ne donne encore qu'une combinaison imparfaite; mais en ajoutant deux autres parties de mercure, et chauffant légèrement le mortier, on obtient bientôt un amalgame dur, que l'on

ramollit par une nouvelle' addition de deux parties de mercure. Le cuivre dont on a frotté la surface avec cet

amalgame, de manière à la couvrir complétement , étant exposé au feu, prend une couverte de platine. On enduit ensuite le cuivre d'un mélange d'amalgame et de craie, arrosé d'un peu d'eau ; on l'expose de nouveau au feu,

et la couverte est .alors parfaite. Elle prend sous le brunissoir la couleur brillante de l'ar-

gent. L'auteur assure que cette opération n'est pas

plus difïicile que l'étamage ordinaire. Pour donner une idée des avantages que l'on peut s'en promettre, soit pour la durée, soit pour là salubrité ; ii suffit de rappeler la différence de dureté du platine , son infusibilité et son mal(i) Voyez aussi le Journal de Nickolson tom, IX.

OU' PLAQU

DE PLATINE.

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térabilité par les substances salines et acides employées dans la préparation des alimens.

I I. Une autre espèce de platinure qui paraît convenir particulièrement aux mêmes ouvrages de

fer ou d'acier poli, pour les défendre de la rouille , est celle qui résulte de l'application du

platine à leur surfàce par le moyen de l'éther. On sait qu'en couvrant d'éther sulfurique une dissolution d'or par l'acide nitro-muriatique et agitant les deux liqueurs, l'éther enlève l'or à , prend une couleur jaune et devient capable de produire une véritable dorure, lorsqu'on l'applique à la surface d'un autre métal. Le célèbre Lewis avait annoncé que le pla-

tine se refusait à cette union. M. Stodard a pensé que s'il n'était pas parvenu à décomposer le muriate de platine par l'éther, c'était probablement parce que le platine qu'il avait employé était impur ; et il. a pu bilé dans le Journal de Nickolson (i) le procédé qui lui a réussi , et qui lui paraît devoir servir à couvrir

les métaux facilement oxydables , aussi avantageusement que la dorure par l'éther. Le platine , dit-il , est enlevé par l'éther à sa

dissolution au moyen de l'agitation , quoique moins avidement que l'or. La dissolution éthérée est d'un beau jaune- paille , elle ne laisse aucune tache sur la main , elle est précipitée par l'ammoniaque , et probablement en état fulminant, ce qu'il n'a pas examiné ; elle donne

à l'acier une couverte d'un blanc mat. Elle (1) Toul. XI, 'mg. 282.