Journal des Mines (1811, volume 29) [Image 178]

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346 STATISTIQUE MINERALOGIQUE forme plane de. sa superficie , dans le grand espace de tPr , rein que longe le Pô ainsi que la disposition horizontale des assises qui le composent , semble indiquer qu'il a été déposé , et en quelque sorte nivelé, dans le sein d'une

eau tranquille. Lorsque ce terrain, composé de pierres/et de terres , s'est trouvé exposé à l'action des eaux pluviales , ces eaux l'auront en quelque sorte layé , elles auront entrainé les terres et laissé à nu les pierres qui .'taient interposées : de Là les grandes plages de cailloux qu'on trouve . en plusieurs endroits. Si le terrain , .ayant d'être ainsi lavé , était morcelé et hérissé de petits tertres , il présenterait un grand nombre de tas de pierres plus ou moins considérables. Telle me parait être l'origine de ceux que j'ai vus sur quelques points, et que l'on regardait comme l'ouvrage des hommes.

Dans presque toute la partie basse du département , le terrain tel que nous venons de le décrire , est recouvert d'une couche de terre végétale, dont,l'épaisseur est peu considérable; elle s'élève rarement à un mètre, dans les lieux où j'ai été à reine de l'observer. C'est cette couche qui constitue le sol des plaines si fertiles du Piémont et de la Lombardie.

Paillettes (d'or.

\ Le terrain de transport du 'département renfè,rme en plusieurs endroits des paillettes d'or que les pluies, les débordelnens des torrens mettent à nu, et qui sont recueillies par .des orpailleurs. On- en trouve principalement dans les lieux traversés par la Doire et l'Orco ; le nom même de ce dernier torrent, qu'on appelle aussi aqua d'Oro , vient de l'or qu'on en retire. Au, reste, la cueillette de ce métal est aujourdhui presqu'entièrement abandonnée. Les torrens n'amènent point les paillettes des hautes montagnes d'où ils descendent ; presque jamais ils n'en charrient tant qu'ils sont dans ces montagnes : ainsi l'Orco n'en donne point

DU DÉPARTEMENT DE LA DOIRE.

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an-dessus de Pont ; et la Doire ou plut8t l'Evancon , n'en fournit point au-Clessus de Chailant Saint-Anselme. L'arrivée de l'or dans les plaines, y est aussi ancienne que celle des terrains de transport. au milieu desquelles il est renfermé. Dans les orages, les débordemens , les eaux l'y prennent , l'entrainent dans le lit des torrens ; et comme il est beaucoup plus pesant que les terres et pierres, qui étaient avec lui , il y reste , tandis que les autres matières sont emportées plus loin. Ces faits ont été coinpiétement démontrés par M. Giulio , et plusieurs autres .savans de Turin (1). Au reste ,,cet or n'eh vient pas moins des Alpes voisines ; provient vraisemblablement de la destruction des filets aurifères dont nous avons parlé, tout comme les terrains de transport viennent de celle des roches qui comprennent ces filets.

Le département de la Doire présente encore une espèce de terrain de transport men

différente de celles dont nous venons de parler ; c'est le tuf calcaire. On le trouve assez fréquemment sur le flanc des montagnes qui renferment beaucoup de pierre calcaire, et il y est souvent à des hauteurs considérables. Au-dessus de la Mine de Cogne, on en voit vers la cime d'une montagne, à près de 3000 mètres d'élévation : il y est en blocs qui ont plusieurs mèt. cubes

,

et qui sont rangés en ligne droite , à

peu près comme seraient les affleuremens d'une

couche. Au passage qui est à l'extrémité de la vallée de Locana , et qu'on désigne sous le nom de Grand-Croix, j'en ai encore remarqué qui (t) Journal des Mines, tome co.

Tuf cal-

cane.