Journal des Mines (1811, volume 29) [Image 131]

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STATISTIQUE MINÉRALOGIQUE

DU DÉPARTEMENT DE LA DOIRE.

sentent les vallées, ont été également des lacs. Ceux que l'on trouve encore pleins d'eau, vers l'origine des grandes vallées , me paraissent donner un nouveau degré de probabilité à ce fait. Parmi ces lacs actuels, je puis citer celui qui est près du Petit-Saint-Bernard, celui qui est immédiatement au-dessous du col du Mont dans le val Grisanche , et celui qui est sur le haut du passage du Grand-Saint-Bernard pro. elle de l'hospice : le dernier a de 3 à 4000 mét. de Circuit; quant à sa profondeur, elle est inconnue. La plupart des vallées transversales présentent un-fait très-remarquable, à leur débouché dans celle de la Doire : elles y sont resserrées et plus étroites que dans le reste de leur cours. Celles qui aboutissent au pont Saint-Martin, à Vorrex , à Châtillon , à Fenis , à Nus, à Livrogn e , à Lassale et à Saint-Didier du côté de la Thuile, en offrent des exemples frappans : leur ouverture est si peu considérable, que le voyageur qui suit la vallée de la Doire passe à côté d'elles presque sans les apercevoir : ce sont plutôt de simples fentes , que des interruptions

Sol de l'arrondissement et sur leur disposition, passons à l'examen des principaux effets qui en résultent.

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dans la masse des montagnes qui bordent la rivière. Lors môme que ce débouché est large vers le haut, sa partie inférieure , celle qui est occupée par le torrent, est fort étroite, et n'est souvent qu'une coupure de quelques mètres de large ,sur deux cent de profondeur : ainsi qu'on le voit à l'issue du val de Rèmes près d'In.trod. (Il est bien difficile de ne pas voir dans ces coupures, un nouvel exemple de l'action érosive des eaux). Après ces observations sur les inégalités du

La hauteur des montagnes portent leurs

parties supérieures bien au-dessus du. terme où

l'atmosphère est toujours à la température de glace ces parties sont couvertes de neiges qui ne fondent jamais en totalité, et qui finissent par donner lieu à d'immenses glaciers. Je n'entrerai dans aucun détail sur la manière dont ils se forment et se maintiennent,

ces o bj ets étantfort bien traités dans les Voyages

de Saussure. Je vais me borner à faire connaître l'étendue de ceux qui sont dans le dé-

partement, et à dire un mot sur leur élévation. Le faîte des Alpes Pennines est couvert d'un grand glacier , qui n'éprouve d'interruption que dans l'espace où se trouvent les cols de Ferret du Saint-Bernard. Sa partie occidentale repose sur le Mont-Blanc, ainsi que sur les montagnes voisines : et sa partie orientale s'étend depuis 011omont jusqu'au Mont-Rose.

On peut estimer la longueur totale des deux

portions à 10 myriamètres ; la largeur moyenne sera de près d'un myriamètre : quant à l'épaisseur, elle varie de 20 a ioo mètres, et va même en quelques endroits, à 200 , d'après l'observation de Saussure. Les Alpes Graies , depuis le col de la Seigne jusqu'à l'extrémité de la vallée de la Thuile, ne présentent pas de glacier proprement dit ; mais

à partir de ce dernier point, et en allant vers le Sud-Est, on en a un très-considérable, connu sous le nom de glacier de Butor. Il se prolonge sur les hautes montagnes de Cogne qu'il couvre

Glaciers.