Journal des Mines (1811, volume 29) [Image 71]

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SUR LES MINES

d'après le langage des azogueivs , suivant leur température. Lorsqu'on juge que la masse ou 1.a tourte travaille, que .l'action chimique commence , ce qu'on reconnaît par la couleur, plombée que

prend le mercure, alors, pour augmenter le

contact des substances et favoriser leur décomposition, on. commence, à remuer la masse en la faisant fouler soit par des hommes qui marchent pieds nus pendant des journées entières dans ces boues métalliques , soit par des che-

vaux ou mulets que l'on fait courir en cercle pendant plusieurs heures sur la tourte. Ce dernier procédé est bien plus économique, -n'a

été introduit qu'en 1783. Ce foulage de la masse métallique se répète tous les jours (1), jusqu'à ce qu'on juge que l'amalgamation est; terminée. Le- travail entier

d'une tourte dure den*, trois, et quelquefois cinq mois (2). Les effets sont très-différens sui-

vant la température atmosphérique: Dans les régions très-élevées du Mexique, l'amalgamation est bien plus lente que dans celles qui sont plus basses et plus chaudes.

Tous les jours l'azoguero fait Pessai de. la

,(1) On ne travaille point la nuit.

(a) M. Sonneschruidt, dans l'ouvrage cité ci-dessus (§. 38, dans la note ), affirme que l'amalgamation (per patio)

ne duré communément 'que deux mois au plus , et mérite qu'on l'achève quelquefois en huit jours. Il ajoute , il est vrai, qu'il faut supposer que le magistral est de bonne qualité , et que la température de l'air n'est pas trop basse. M. de Humboldt, qui rapporte cette assertion de M. Sonne-

schmidt , dans ses Supplémens ( tom. V, p. 171 ) , ne pa. rait pas pour cela disposé à changer les résultats que nous rapportons d'après lui.

DU MEXIQUE.

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masse métallique, en en lavant un p portion dans une petite auge de bois. S'il juge que la masse est trop chaude, il ajoute un peu de chaux ; s'il la trouve tropfivide , il ajoute un peu de magistral s'il croit qu'elle travaille trop, ou...trop peu, il fait interrompre ou multiplier les foulages. Enfin, il est des cas où il trouve que l'amalgame se forme trop vite, et où il fait ajouter un peu de mercure, quelquefois même du muriate de soude. Enfin, lorsque par les essais journaliers on reconnaît que l'amalgation est complète, on enlève la masse métallique et on la jette dans des cuves de bois ou de pierres, clans lesquelles

tournent des moulinets de bois garnis d'ailes verticales ; ces machines sont très-bien exécutées, et ressemblent à celles employées en Saxe pour laver les résidus de l'amalgamation ; les parties terreuses et oxydées sont emportées par un courant d'eau qui traverse les cuves, et l'amalgame reste au fond. On le recueille, et on le presse dans des sacs pour en chasser le mercure excédent ; on le place ensuite sous des cloches, où on lui fait subir une distillation qui en extrait le mercure. S. 42. Dans tout le 'procédé qui vient d'être de décrit, on perd généralement de 1,4 à 1,7 obmercure par chaque partie d'argent que l'on tient (1). Dans le procédé de l'amalgamation saxonne, la perte en mercure n'est que de 0,2 (I) Le terme moyen. serait 1,55; mais il paraît qu'il serait trop faible, et-qu'il est très-rare que l'on ne perde que 1,4. Si on en juge d'après la quantité de mercure que l'on consomme annuellement au Mexique, et qui .est de 16,000

Quantité de mercure perdu.