Journal des Mines (1810, volume 28) [Image 14]

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DE GEOLOGIE.

qui n'ont aucun vestige de stratification, et qui se trouvaient dans des positions très-différentes. Les uns situés entre les fluides expansibles et les véritables couches minérales, formaient une masse extrêmement épaisse, qui était tenue à l'état de liquidité par l'action même de la chaleur : ce sont les granites. Les autres, placés à la surface, sont venus fermer toutes les fentes et crevasses qui se formaient dans les couches ce sont les matières des filons. M. de Luc examinant d'abord ces dernières, démontre, d'après les observations et les opi-

des couches successivement différentes dans leur espèce. Il établit enfin, avec nos deux plus

nions du célèbre Werner, que les filons ont

aussi une stratification particulière, différente, à la vérité, de celles des couches minérales ;mais qui prouve que ces fentes ont été remplies lentement et après les catastrophes qui les ont formées. Ces faits montrent que ces matières n'ont pu fermer le passage aux fluides élastiques,

d'autant plus qu'un grand nombre de fentes sont demeurées vides, et que les catastrophes

qui ont suivi la formation des premiers filons, ont ouvert un grand nombre d'autres passages, soit par de nouvelles fentes, soit par des cavernes

qui sont si abondantes dans certaines contrées. L'auteur passant au 3e granites , rapporte ici?. toutes les belles observations de Saussure, qui tiondes,oune laissent plus de cloute sur la disposition de erres par 1,1 ces roches en couches analogues à celles des autres masses minérales. Il entre ensuite dans des discussions très-étendues, pour démontrer qu'il est impossible que l'action de la chaleur, consolidant des amas confus de sédimens apportés des continens préexistans , pût séparer ces sédim.ens , de manière à donner naissance à Inipossibi, idaa

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TRAITL E'LÉMENTAIRE

célèbres géologues, Saussure et Dolomieu , que

le seul moyen de rendré raison de ce phénomène c'est de l'attribuer à des précipitations chimiques dans le liquide de l'ancienne mer. Eloignant même toute idée de menstrue et de dissolution , M. de Luc pense que ce liquide

primordial contenait dès son origine les élémens de toutes les matières,qui ont formé depuis

les couches minérales, l'atmosphère, l'eau de la mer et l'eau commune ; il établit comme le dilemme le plus formel, que les substances qui .ont produit la masse des couches sur le fond de l'ancienne mer, ont été séparées de ce liquide

même, ou transportées des continens environmins , ne faisant point attention qu'il est des géologues qui regardent l'idée intermédiaire des dissolvans , comme aussi plausible que les deux autres hypothèses.

L'auteur s'attache aussi à prouver par un

grand nombre de motif, qu'en accordant même là non stratification du granite, on ne pourrait pas encore soutenir l'opinion du soulèvement des continens par la force expansive du fluide igné. Il examine les effets de cette force dans les volcans, où elle produit des élévations partielles, des cônes, de nouvelles îles, etc. ,. phénomènes analogues au travail des taupes . qui rejettent la terre en dehors par une ouverture, mais qui n'ont aucun rapport avec le soulève-

ment de masses suffisantes pour former nos chaînes de montagnes. Il fait sentir que cette

hypothèse obligeant, comme celle des affaisse, mens, d'admettre l'existence de grandes cavernes,