Journal des Mines (1810, volume 27) [Image 178]

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&UR LE efIROAIE OXYDÉ NATIF

tai, je trouvai.un fragment de grès, dont l'une des faces étaient recouverte d'une couche épaisse d'environ trois, lignes (six millimètres) d'une substance du plus beau vert-pomme , rude

au toucher, et que je jugeai une terre agglutinée et fortement colorée par un oxyde de

cuivre ou de nickel. Ayant elaravantage de me rencontrer, à mon retour à Dij on , avec M. Dra-

pier, que ses affaires y avaient appelées, et auquel_ les beaux-arts sont redevables de la dé-

couverte d'un superbe jaune, le chromate de plomb, je lui communiquai mes conjectures, et il eut la bonté de se charger d'analyser la

substance qui en était l'objet. De premiers essais

lui ayant appris que la couleur verte était due .à l'oxyde de chrome, il dirigea ses recherches en conséquence. En voici le détail qu'il a bien voulu me transmettre. cc Je fis chauffer dans un

creuset de platine, une partie de matière

» verte pulvérisée, avec trois parties de potasse » solide purifiée par l'alcool. Après 'avoir en-

tretenu la fusion ignée pendant une demi- heure , j'ai retiré le creuset du feu. La frite » qu'il contenait avait , après le refroidisse» ment, une couleur verte olivâtre. Elle s'est dissoute presqu'entièrement dans huit à dix fois son poids d'eau bouillante. La dissolution était jaune et très-alk_aline. Après avoir été neutralisée par de l'acide nitrique, elle a don-

né un dépôt composé d'alumine, et princi-

paiement de silice. La liqueur étant devenue transparente et d'un jaune plus intense, pré,» cipitait les dissolutions de plomb en jaune., les nitrates d'argent et de mercure en rouge. D'après tous ces caractères, il ne paraît plus

DU DÉPARTEMENT DE SAÔN E-ET-LOIRE.

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» douteux que la coloration, de ces roches ne soit due à un oxyde de chrome, (lui, en passant à l'état d'acide, s'est combiné avec la DD

putasse.

» Je ferai ici une observation sur la substance que les peintres ont appelée vert-demontagne. Les uns ont prétendu que cette couleur était peu solide , les autres ont soutenu le contraire ; il est plus que probable que tous avaient bien observé : ils y étaient d'ailleurs trop intéressés. Tout lé mal-entendu porte sur la dénomination peu » rigoureuse vert-de-montagne , donnée à des

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» substances très-différentes pour leur composition. Effectivement , le cuivre carbonaté » vert, que la plupart des minéralogistes ap»- pel lent vert-de-montagne , a l'inconvénient, , de étant employé dans la peinture à fauve. Il n'en. » tourner au. jaune et même au est pas de même du vert-de-montagne dont la base est l'oxyde vert de chrome. Cet oxyde est tellement inaltérable par sa nature, et

surtout par l'état d'agrégation dans lequel il s'y trouve , que les acides, et même les al-. kalis , à moins que l'action de ces derniers ne

» soit aidée par mie forte chaleur, ne sauraient » l'attaquer ». Le vil intérêt que cette découverte m'inspira, celui qu'elle excita chez les naturalistes auxquels je la communiquai, l'espérance même de rencontrer la substance en quantité suffisante, ou à un degré de richesse en chrome oxydé assez considérable pour qu'elle pfàt être avantageusement employée dans les arts, me firent attendre - avec impatience un moment de loisir, qui me