Journal des Mines (1809, volume 26) [Image 24]

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DES EAUX FLUVIATILES.

SUR L'ACTION

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Si l'on descend dans les anciennes carrières

arriver alors par les passages que l'on -voit ati.

que les bancs de pierre ont été exploités contre la rivière même , et presque au-dessous : il ne peut exister entre deux qu'une nappe fluvia'file très-Mince. Lorsque le fond du pays n'était encore qu'à la glaise verte de Montmartre , ou aux bancs

Longjumeau, se joignant à celles du Hure poisà Palaiseau et à Antony, et se rendant

qui sont sous le Jardin des Plantes , on voit

de gypse , ou au niveau d'Ivry , de Montrouge de Chdillot ; pendant tout le tems

mit à descendre jusqu'au sol actuel de Paris, le cours des eaux a varié et changé ses positions : et ce n'était pas seulement belles de la contrée , c'était encore celles tombées sur

une table immense de pays. La Seine , la Marne , l'Oise arrivaient à la même pente ,

se mêlaient et s'entrebalançaient selon le volume de leurs crues respectiVes : le Paiisis était l'aire de ce confluent. Les points de confluence ont varié à mesure que le pays s'enfonçait , comme le lit des courans eux-mêmes. Avant que celui de la Marne avec la Seine fût descendit à Charenton , il a été à Saint-Mandé ; témoins les galets de granite qui sont dans cette graviAre , et ne proviennent que de la Seine : il a été sur Paris, il a été sur la plaine de Saint-Denis pour la partie de la Marne qui venait par Anet de la plaine dé Damartin ,. pour d'autres bras qui débouchaient par les gorges-de Villemomble , et de Rosny-sur-Bondy fermant autant d'îles des portions du grand massif gypseux, depuis Carneton jusqu'à Montmartre ; et même pour une partie des eaux de l'Oise qui pouvaient

tour d'Ecouen. Les eaux de la Beausse arrivant autour de Montlhéry ont coulé Sous -la longue côte de ensemble sur la plaine de Montrouge (1). C'était ce courant d'eaux qui occupait le grand canal que l'on voit entre Lay et Bagneux, dans

lequel a continué de s'enfoncer la rivière de Gentilly, les autres ayant pris une direction différente vers Juvisy. Sous cette confluence d'eaux venues de cidés Opposés, et sous les matières délayées qu'elles n'ont cessé d'exporter, le pays s'est excavé ; est devenu non une vallée simple , mais une région ouverte au large sous pluSieurs directions à la fois : c'est Un pays inférieur avec des côtes, éloignées et des collines isolées ; c'est la magnifique plaine de Paris.

Approchez de tous les coteaux, examinez leurs flancs, et vous verrez qu'ils ont été minés

en gradins par les eaux courantes, et que le niveau de chacun de leurs lits regarde horizontalement les coteaux éloignés correspon-

dans. Or la mer ne termine pas ainsi sei; couches,

(i) Cette rivière avait des crues assez abondantes, si l'on en juge par les masses arrondies siliceuses grosses comme la

tête d'un. enfant que l'on voit dans le sable , qui s'exploite au-delà du faubourg Saint-Jacques : on en voit de semblables et d'une même pâte dans la craie d'une .partie de la Valilée de Motier, non loin de Rocbefort.