Journal des Mines (1809, volume 25) [Image 190]

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DU DiPARTEMENT DE RHIN-ET-MOSELLE. 365

sur. /rs RICHESSES nirxi,'n ALES 364 !nitre , tantôt d'un noir-bleuiltre , renfermant

de petits noyaux de pierre ponce ( bimstein), de lave basaltique , etc. ,tous décomposés et passant à l'état terreux ; on y rencontre souvent du charbon de bois, et quelquefois même .des troncs d'arbres charbonisés de la grosseur du bras. Le trass sauvage , voisin du jour, est tendre et pulvérulent ;,,le tancb , autre espèce de dépôt qui enveloppe de tons côtés la pierre de tuf et dans lequel celle-ci forme des espèces de nids souvent très-grands , est plus dur que

le précédent, et sert comme pierre de construction. On exploite à ciel ouvert ou par des exca-

la pierre de tuf. L'exploitation se fait à, la poudre au moyen de vations souterraines

,

trous longs de 1m à im,3, que l'on creuse avec une cuillère cylindrique- et tranchante par le bout, et en humectant de teins en teins le trou pour ramollir la pierre. Toutes les fois que cela est possible , on détourne l'un des bras du ruisseau pour le faire passer dans la carrière et entraîner les débris pulvértdens et légers de la pierre inutile ;

par-là on se dispense de les transporter dans des brouettes jusqu'au bord de la Brobibach. Il existe au moins dans cette vallée 8 à io carrières de pierre trass. L'exploitation en est très-ancienne ; on en a pour preuve plusieurs tables votives consacrées à Hercule -et taillées de cette même pierre , trouvées dans des carrières; mais l'usage que les Romains pouvaient en faire n'est pas connu d'une manière précise. "11

La pierre de tuf se pulvérise dans des bo-

cards ( poch-werck )

1

,

et 14 poussière

aussitôt

se tamise à travers des qu'elle, est formée' cribles adaptés aux bocards. Il existe encore des carrières semblables près de Bleidt ( mairie de Saftig, ). L'exploitation s'en fait à ciel ouvert au milieu des champs , et plusieurs de ces exploitations même ont été tentées à la recherche des anciens débris de pierre de tuf laissés par les anciens. Le commerce du trass a subi depuis une vingtaine. d'années bien des variations : le Gouvernement hollandais et les Princes voisins ont été pendant long-teins da.ns une lutte de prohi-

bitions respectives de la pierre de trass non moulue et du trass proprement dit. Aujour-

d'hui ce commerce est languissant ; plusieurs carrières sont abandonnées , et l'exportation annuelle est de i8o,000 quintaux. La cause principale de cette stagnation est sans doute le malheur des teins ; mais on pourrait, applanir bien des obstacles en fournissant à la Hollande un trass non mélangé. Cette sorte de fraude assez commune , engageait les Hollandais plus que toute autre raison, à préférer le tuf volcanique en pierre à celui qu'on leur livrait pulvérisé ; et si cet état de choses continuait , on devrait craindre que l'industrie des Hollandais ne parvînt à suppléer au trass dans les constructions hydrauliques, par d'autres substances, telles que les terres argileuses cuites et broyées, comme ils l'ont déjà essayé. Ainsi périrait , par le faux calcul des exploitans du département, une des branches les plus productives de son commerce des matières minérales. Ici finit l'énumération des richesses minérales