Journal des Mines (1809, volume 25) [Image 21]

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ACIER FONDIT;

ACIER FONDU.

Les lingots présentent quelquefois des boursoufflures à la surface et des cavités dans l'intérieur qui , sans altérer sa qualité , diminuent cependant son homogénéité. Ces petites imperfections , qui sont probablement dues au dégagement die l'acide carbonique, diminueraient Vraisemblablement beaucoup , si l'acier était refroidi subitement après sa coulée, parce que la quantité de charbon consommé serait infiniment moins considérable. Cette opinion parait d'autant mieux fondée, que le lingot coulé dans la plus petite lingotière , et qui , en raison de son faible. volume, Int refroidi plutôt que l'antre, est beaucoup plus homogène que celui-ci ; et il. faut espérer que MM. Poncelet essaieront par la suite de ne couler qu'en barreaux trèsminces. Les boursoufflures sont indiquées à la partie supérieure du barreau par un soulève.. .

ment plus ou moins considérable de la matière , tandis que son homogénéité s'annonce, au contraire, par un retrait dans l'intérieur.

N°. 2 du Cabinet.

No. 3 (51

'Cabinet.

-Le gros lingot que nous envoyons à Son. provient du fér de Gincla ; il présentait peu de - boursoneres ; sa cassure est blanExcellence,

che. et à grandes lames. Une partie de ce lingot fut forgée et étirée sous nos yeux et acquit, par ces deux opérations , le grain fin et la couleur -grise qui distinguent éminemment l'acier. La trempe lui communiqua une dureté considérable, et le rendit susceptible de recevoir un assez beau poli. On peut juger des différens états de l'acier avhnt et après le lbrgeage , par les deux fragmens du barreau principal , qui font partie de l'envoi. L'un, n'ayant été ni chauffé nimortelé

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offre la cassure blanche et lamelleuse que l'acier présente en sortant de la lingotière ; l'au-

No. 4 du

Cabinet. tre , après avoir été forgé, étiré , -trempé et passé sur la meule , présente la cassure grise et grenue, et le poli éclatant des aciers les plus fins. La surface -de rupture du dernier se rapporte à celle du gros barreau, afin de constater que l'un n'est qu'un fragment de l'autre. Nous joignons aussi à l'envoi deux autres petits lingots provenant, l'un du fer de Gincla , l'autre du fer de Diiren ils sont tous deux polis d'un côté et taillés en lime de l'autre. Le premier , sous le n°. 1 , n'a pas un poli aussi N°. 5 du 2 , mais la lime Cabinet. éclatant que celui sous le No. 6 da qu'il présente est bien supérieure à celle .du Cabinet.

second. La dureté de cette lime est telle, qu'elle attaque profondément l'acier le mieux trempé nous ne croyons pas que l'industrie anglaise ait jamais rien produit de plus parfait en ce genre. On voit donc que si MM: Poncelet continuent à se servir du fer de Giflait et du fer de Diiren , le

premier leur fournira un acier propre à la fabrication des limes et de tous les instrumens tran clans, tandis que le second pourra, en sortant de leurs fourneaux, être employé à la confection des boutons, des poignées d'épées, et généralement de tous les objets de quincaillérre

auxquels on donne le nom de bijoux, à cause du vif éclat que présente leur surface après avoir été poli; en sorte qu'il n'est aucun article d'utilité ou d'agrément , dont l'acier forme la base , qui ne puisse sortir bientôt de l'atelier de ces fabricans. Les limites dans lesquelles la nature de ce rapport nous forcent à nous renfermer, ne nous