Journal des Mines (1808, volume 24) [Image 121]

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SUR LA MINÉRALOGIE

On prétend qu'elle fut découverte en 1618 , qu'elle se perdit en 1740. Mais on réussit à la retrouver en creusant de nouvelles galeries. Ce bitume, dont la pesanteur est 0,882 , nage sur l'eau. Il parait que cette source a.fourni ,pendant quatrevingts ans , jusqu'à trente-six quintaux de pétrole chaque année ; mais depuis 1776 elle n'en fournit plus que quatre

quintaux.

Ce département fournit une grande quantité de marbre, du gypse, et des a rgiles. Les étangs salés y sont nombreux : les principaux sont ceux de Manguis de Perols , de Thau, de Vendres et de

Cebestan... Les terrains volcaniques sont assez nombreux dans ce département. On y distingue principalement les volcans

éteints d'Agde , de Saint-Thibery, , de Mont-Ferrier. Des rolcans d'Agde. Cette ville est entièrement bâtie de pierres volcaniques. Les plus anciens historiens ne parlent point du volcan qui a existé dans ce canton ; ce qui doit faire présumer qu'il était éteint à. cette époque. Le territoire avance dans la Méditerranée en forme de promontoire. Il est lié par un banc de Sable de plus de quatre lieues avec 1.a montagne sur laquelle est bâtie Sète. Ce banc de sable, de très-moderne formation , faisait autrefois partie de la mer même, et prouve, d'une manière indubitable que ces attérissemens successifs de près de deux mille ans Ont considérablement diminué la partie orientale du golfe de Lyon. Parmi les autres preuves de ces attérissemens , on pourrait citer Aimargues , Arnzesania. qui , en 813 , était située sur les bords de la Méditerranée, et qui en est maintenant éloignée de trois lieues. Le volcan de Saint-Loup est situé à une lieue au Sud-Est d'Agde. Son cratère a encore maintenant environ 3oo toises de diamètre. On observé encore deux courans principaux de laves, qui sont partis dn'cratère. Celui du Sucne bifurque

en deux , et sur Ptinecle ces branches est batie la ville

d'Agde. L'autre, qui a Coulé au Sud-Est, s'est étenddjusqu'à la mer , où il forme le cap d'Agde et une 'petite île basaltique sur laquelle est bâti le fort Brescou. Toutes les laves de ce volcan sont à base argilo-ferrug.inensê grise, ou noirâtre, mêlées d'atigite , de peridot ou olivine ; ... on y observe dés scories, des tuffa , .. dessables et cendres volcaniques agglutinées.

233 DU DÉPARTEMENT DE L'HÉRAULT. Plusieurs de ces substances ont été altérées par l'action des vapeurs acido-sulfureuses et par celle des eaux. . . -Da Volcan de Saint-Thibery. En partant d'Agile et se dirigeant vers le Nord , on trouve à une lieue et demie de cette ville, au midi de Pézenas , trois sommités appelées Saint-Thibery-lès-Monts , dans la direction du Sud au

Nord, dont la plus élevée et la plus étendue, qui est la plus près de Saint-Thibery, , peut avoir au plus 194. mètres , ou cent toises au-dessus du niveau de la mer 5 la seconde a quelques toises de moins , et la troisième au Sud est beaucoup plus basse. Ces trois sommités, entièrement volcaniques , sont au centre d'un canton de même nature , formé principalement de deux grands plateaux qui occupent ensemble un espace d'environ. 2.000 toises de longueur, sur 1800 de largeur. Les trois sommités se dirigeant dans le même sens , nous avons cherché , M. Fleuriau-de-Bellevue et moi, quelle pou-

vait être la place qu'occupait le principal cratère. Nous

avons reconnu qu'il devait avoir existé dans l'intervalle qui'

sépare les deux collines les plus élevées. Ce cratère est Moins reconnaissable que celui de Saint-Loup : mais ces deux collines se trouvent composées , sur-tout à leurs sommités, d'une si grande quantité de scories rouges, noires ou grises cendrées en larmes , bombées ou roulées sur ellesmêmes , de laves poreuses, boursoufflées , de tuffa , et de

cendres agglutinées, qu'on ne peut pas douter qu'elles

n'aient formé une partie de l'enceinte de l'ancien. foyer. Si on examine les flancs de la colline la plus proche de Saint-Thibery, , on trouve de nouvelles preuves de ce fait, en observant que' lés courans qui se dirigent vers ce lieu paraissent provenir de ce même cratère. L'un de ces courans s'est prolongé en. forme de promontoire , dans le lieu sur lequel on a COnStrUit le fort de Saint-Thibery : et la lave s'y étant accumulée , a formé sur un courant plus ancien, une chaussée basaltique de 35 piedsde hauteur , qui parait souvent divisée en trois couches , dont les deux inférieures offrent des prismes à 3 , 4, 5 , 6 pans : la plupart de ces prismes sont hexagones , et passablement réguliers.. Plusieurs ont de 12 à 14 pieds de liautell'r sur un à deux pieds de diamètre. La lave qui les a formés est compacte, un peu poreuse, contenant de Paugite et peu de peridot. On observe distinctement, à cent toises au raidi de Saint-